Haïku et senryû perso         

Accueil Sur le Haïku Haïku empruntés  Haïku sur le chemin 
St Jacques 2005 Venise Italie  
Printemps 36 vues du mont Ventoux Rencontres
 et confusion

Féria de Nîmes

shintô Fête des morts Premier RDV Noël

Le haïku est une forme de poésie qui est "l'art de combiner les sonorités, les rythmes, les mots 
d'une langue pour évoquer des images, suggérer des sensation, des émotions." (Larousse 2002)
      C'est surtout "un poème bref de l'instant" (Asso. Française de Haïku)

HIC et NUNC   ...   L'instant décisif

Mes haïkus et senryûs au fil du temps se trouvent à présent sur ce blog ou celui là

     Juillet 06  
A. Cayrel 

Festival d’Avignon
La fillette embrasse pour de vrai  
la fausse fée

enlacés
vu de loin on dirait nous
Festival d’Avignon

devant le palais sans papes
deux fées japonaises passent


devant le mal voyant
le spectacle de la rue
à perte de vue

mort de trac
le jeune acteur me regarde
Festival d’Avignon

air d’accordéon
la mamé gitane
joue ridée de rire

scène d’amour
ses yeux au loin dans les miens
 Festival d’Avignon


le silence
après les enfants alternés
grande vacance


autour de son verre
des taches de vin et des miettes
pour se souvenir


papillonnant
pas pressé de perdre ses points
petit paon de nuit


souriant
le vieux pissant comme avant
sous le vent

 

 
bleu bleu bleu
atterrissage à « 
Montpellier -
Méditerranée »


les cigales dans le parc   
j’avais oublié ...  
pas elles    


entre les branches
juste le noir blanc rouge
du tétra lyre
(Capcir)

en claquant
le jour entre dans ma chambre
volets au vent


pas besoin de clim
il le gare bien à l’ombre
son vélo


nuit pâle
vue du bar dans la vitre sale 
le petit jour

lueur de l’aube
d’une nuit passée à boire
où est-elle

seuls avec les autres
dans la glace du comptoir
on s’évite

au coin de ses lèvres
le bout rouge crée l’atmosphère
coin fumeur

regards lointains
derrière la glace du comptoir
on fait ses contes

deux yeux brillants
dans la glace du comptoir
brûlants derrières

fomenté par les serveurs
soulèvement de chaises
sur les tables



venu de l’Ardèche
le vieux rosier de l’enfance
vrai parfum de rose


sorti de l’urne
dans le ruisseau vers la mer
descendre en cendres


à présent
dans le passé de l’absent
sa fille fouille


mélangées
des lettres d’amour et de comptes
sans intérêt

dans son carnet de brouillons     
des poèmes définitifs         


Juin 06



reste un cœur
rayé de rides
sur son bras


 printemps 2006
mêmes parfums mêmes couleurs
j’aime quand même



de son fauteuil
par sa fenêtre fermée
sa forêt

           vigne de mon père
  une rangée de vieux ceps
                    vert tendre

Dimanche de Pâques
fleurs de cerisiers et jambes
blanches


les fleurs du lilas
de plus en plus claire
pluie de printemps


zig zag bleu vert
zébrant le gazon blond
le lézard vert

      croquant le quignon
      un craquement croustillant
      au fond du crâne

genets en fleurs   
pas de pause déjeuner   
pour les ouvrières   



dans le ciel gris   
entre les deux ruines   
un iris bleu ciel   

c’est plié
la vague des antis
rejoint la grève

avril 06    


Mon pays de vigne
J’ai mal de t’avoir quitté
Mort j’irai te chercher



enfermées à vie
dans le cimetière
quelques fleurs sauvages


à défaut de chair
en fin les cendres chaudes
du cher défunt



la petite boite
flotte au fond du trou
sans quitter la terre


 Willy 
lape sur la tombe
l’eau tombée là



son petit tertre de terre
au fond sa montagne


au recueillement
pas de silence de mort
(les oiseaux)



le premier coucou
ce printemps il ne l’entend pas
le premier


au cimetière
les pieds dans la terre
du bon coté




sous l’abat-jour
la lumière tronconique
dissout la nuit


son bout rouge
créant l’atmosphère
cigare aux lèvres





une petite pluie
à peine déposée
printemps discret



visages ivres
à l’envers sur la vitre
du vitrier



menaçante
fluide glissant dans l’onde
la loutre menacée


     couchés sous chez moi
touches tachetant le champ
    cinq chamois châtains

la bécasse dans le livre :   
« pitt ! pitt ! crouh ! crouh ! »   
- grou grou tsi’p en vrai   

pluie d’été
sous l’imper transparent
la chemise hawaïenne




on donnerait cher
pour être aussi chic
- chardonneret élégant


grippe aviaire
l’expert à la télé rassure
les deux cancéreux


entre les tuiles
traversant les particules
un trait sort du trou



l’auto stoppeur
le pouce vers le ciel
incertain

        grises
        la ville, la rue, elle…
        nuit de janvier

un courant passe       
sur les visages et les partitions       
concert en plein air      


sous les tilleuls
le cœur parmi les feuilles
et les partitions

aube d’été          
premier mouvement du jour   
les arbres           

       aube grise
    le café allume 
    son brouillard

la fenêtre ouverte
soleil clarté draps défaits
d’un matin de juin




bronze fluide      
filant en en zigzag             
lézard ?    

   dans la rosée du matin
      et la lumière d’août
            je suis été

la pluie
et les poules picorent
les flaques

en haut de sa branche             
rendant le bleu presque noir             
la pomme rouge             
         

sur la toile nue     
les pommes rougissent     
sous son pinceau      

    
                                                           gelés sur la neige
                                                           les arbouses rouges
                                                           et leurs moineaux

                                                           joue rouge
                                                        sur la bouche rouge de froid
                                                         l’arbouse


matin glacial
reflet sur le lac
immobile


X

aviation
dans le ciel des sillages croisés
équation


              l’heure du thé fumant
             des moments échangés
                  fin de journée



nuage égaré
je pense à eux réuni
dans le bleu 



 la fille voilée
isolée du froid (aussi)
  soleil dans la brume   

sur le lac noir    
   ondes venues on ne sait d’où    
 - son  portable   

mon chaton caché
    dans son manchon, son chichi
    dans son chignon

      touristes en Provence
      retrouvant dans les lavandes
      l’odeur des WC

neige                                        
le sol les feuilles les branches     
réunis             

     marché de Provence
     tous ses corps de femmes fraîches
     tous ces parfums

assise au soleil
rêvant d’un autre
- soleil d’hiver


fidèles au RDV    
la plupart du temps    
elle et le soleil    

grand beau temps bleu frais
sourire sans raison
juste le temps…


banc d’hiver
son visage au soleil
pâle


matin de Noël
seul avec sa baguette
de pain


réalisant
ses cheveux grisonnants
en relisant l’offre

des gamins mélangés
sous les lampadaires orange
sans couleurs 


la pleine lune 
à travers les lampadaires
changer de ciel



gamins mélangé
jouant sous la lune
 au croissant arabe


sur l’avenue 
un lampadaire sans poteau 
pleine lune



la lune pleine
au-dessus des HLM 
pas du quartier



éclairés à la bougie 
quelques apparts d’HLM
c’est pas Noël

dans Paris
plein de crèches pour de vrai 
des tentes aux SDF


le SDF 
crache dans la rue
y ferait pas ça chez lui



infos cruelles  
un bouton à la radio
pour être loin


pas vu la honte
dans les yeux du mendiant
tête baissée


En relisant, début 2008, tous ces petits textes déjà anciens je me retrouve à la place d'un lecteur 
qui les découvrirait; beaucoup me sont incompréhensibles aujourd'hui(?!), pour d'autres j'y vois des images 
ou des interprétations que je n'avais pas imaginées initialement... 
Bref, j'aurais pu éliminer ceux que je ne comprenait pas ou qui me semblaient ratés... 
Il ne serait pas resté grand'chose et de plus ce serait tomber dans le travers 
du "traitement de texte" qui est de "modifier" sans garder les traces des évolutions, 
des errements et de l'origine. 

la tonnelle           
plus belle qu’en été     
pluie d’automne      

 

          dans le fond du vallon
   perdu
          au plus fort du silence


     au fond du vallon
  presqu’à la fin du jour
     un peu d’infini



    vallon au couchant
  cherchant le courage
    de partir content

paupières closes       
sentant les lumières     
avant de les soulever    



jupe volante
l’air de rien derrière elle
le Mistral et moi

        cachant                                                                              tortue.jpg (9240 octets)
         le hâle de l’été
          - son châle

maison d’amis
                                   insectes et animaux
                                admis




 dans le square clos             
                      loin de ses racines                     
       un ginkobiloba    

unee dame
sur le
damier

de mes 


carreaux

c la lune 

O _ O _ O _ O _ clic clac clic clac 
flaques après flaques la lune 
clic O _ O _ O _ O _ O _ O_ O - O  


lune rousse    
une séance dans la nuit  
en noir et or    

maison à zéro euro 
dormant sous une étoile
*
même pas belle



froid de loup
dans la bouche du métro
les clodos en meute

   quel est cet OVNI
 en couleur bruyante
   vert-scarabée ?

la canne inerte
pêchant
m
o
 n
 
i
m
a
g
e

première nuit en montagne
l’une après l’autre
deux chouettes

première nuit en montagne
le sol souple
sous mes semelles


première nuit en montagne
avec toutes les étoiles
sauf une

*

au pied du gingobiloba 
un panneau:

Ginkgo biloba

 




  dans le soleil
 la mouche brille sur la truffière
                   Amen

dans le ciel blanc  
passe un corbeau  
sans trace      

cet air en tête dans le bois 
"vous qui passez sans me voir"
- fête des cèpes



colchiques dans les près
et dans l’air fredonné
- fin de l'été 

    extensible
 et mouvant dés qu’il sort                                                      escargot.jpg (10194 octets)

dans l’ancien sentier
des branchages caressants
au nouveau venu


 
dans  l’ancien  sentier
  -  une bouteille intacte
d'avant le plastique


dans l’ancien sentier
  ............ des   traces   de   pas
avec deux orteils

                dans l’ancien sentier
   au sol des sorbes sucrées
pas souvent sucées

sur la gouttière
le frou-frou des moineaux
c’est l’heure

 jaunes ou rouges      
d’érables ou de peupliers   
vent de couleur       


sur la tôle des bûches  
le crépitement des glands             
- vent glacial   

au-delà du lac
                  dégoû
                          linante
                                   l’eau
                                         de
                                            la
                                             cas
                                               
ca
                                                 de

les  érables   
aux  mille  couleurs   
sauf  le  vert   


octobre                                    
de la bûche de pin fendue  
un parfum d’été    


  coupelle pleine      
- maître et mendiant félicitent
  le chien triste      

    

Aix en Provence
- le marchand d’herbes de touriste
crie en
anglais

              Assis
sur la pierre de mon grand-père
  son ciseau sous mes doigts
(Ben oui, il était tailleur de pierre)



« ça se mange les graines ? »

- dans sa petite bouche

les premières figues 

Pleine de sucre         
et de soucis pour les dents  
- figue fraîche          
(clin d'œil Pongiste)        

alerte rouge
les écoles fermées
les enfants font : Yes !



 pour un moment            
                                                     ma maison au bord de l’eau  
                                                                                                      - orage d'été


le vieux clodo
demande gros :
- t’as pas 20 ans ?

dans la foire                     
le garçon avec la fille     
ne joue plus                      

 



presque charmant
son prince saccadé
sur la webcam




         ! !!!/////___ __ __//////!!!!!!!!!!!!
                 il  ~~ ~~          ~~ ~~ le premier
 chute
      avertissant  les autres
       t                     t                   r       
                r     o     t          o      i                    
v         r          l          c
         e          g         a          é



la chatte et le Mistral
 contre la vitre
                        glacés
               \  / 
           O-
~~O





Nouvelle Orléans
- les pauvres remontent
à la surface

Hurricane
une centaine de morts
sans compter les noirs


Baton rouge
- les réfugiés remontent
les ventes d’armes aussi


dans l’ouragan
les noirs volent
les blancs se ravitaillent


New Orléans
- le niveau redescend
sous le seuil de pauvreté


visite en Louisiane
le président du pays
les pieds sur l’argile


retour sur terre
des noirs de Louisiane
- c’est l’AFRIQUE

Sept.05

Grande sécheresse en hte Provence...

sortant de l’au-delà
la seule de la haut
l’eau de la source



pour l’instant
   allegro ma non troppo
             - le son de la source






Août 05

jaillissant de la piscine
l’eau
jaunissant autour la nature

près de la source    
toutes sortes de sabots 
- sécheresse        


  sous les cigales
le son de la source
  - sécheresse



sécheresse
- sans éclaboussures
la source au soleil



midi   
économiser l’eau   
- rosé de Provence       

rosée
sur les carafes d’eau et de vin
rosé


    fragile filet
filtrant de la fontaine
- effet de serre


drôle d’effet
la fontaine sans fond sonore
- effet de serre


flot de voitures           
pour voir la source  
sèche   



flot de libellules
pour la dernière flaque
reflets


  née ce matin               
elle ne verra pas la nuit        
l’éphémère                 


   près de la source
les empreintes encore fraîches
  des voleurs d’eau


première sortie de l’été
pour la salamandre
- fin d’août



sans pluie
goutte-à-goutte sur la mousse
sans bruit



la sécheresse
se fait déjà sentir
- plus d’eau pour la douche

  glou-glou dans le rocher
- pas même envie de sortir
       voir le soleil

mi-août
l’herbe jaune sous la pluie
- trop tard



à la mi août          
le gros chaton découvre la pluie

- miaou              

entre nous

on se sent plus naturels
- plus d’eau pour la douche




        en la voyant
tous le monde fait ouahhh
       - pluie d’été


issue à la soif
les strato-cumulus
s’avancent



verdure
herbes mouillées, flaques pures
- les vieux radotent


à nouveau
le son de la source
allegro





maison d’enfance
- tout est plus petit
même la lune



avenue tremblante
- la chaleur et les cigales
hantent les platanes

 


 

terrasse au midi
toutes les ombres
sentent l’anis

à la même terrasse  
un demi et les filles 
toujours jeunes   

sur la corde à linge
les oiseaux en haut
 les épingles en bas


petit matin,
la maison et l’amandier en fleurs
illuminés

cerisaie en fleurs        
- coups de hache dans le bois  
mort de mon père       


murs ternes champs fleuris
murs fleurs et champs ternis
- staccato du train

   seul au sommet
soudain silencieux au soleil
    le rossignol

aube blanche 
le cerisier en fleur
avant le soleil

le suintement perçu
de la source discrète
- je suis ma soif    

 

   crêtes blanches
chatouillées par le soleil
  - Méditerranée

vent violent        
averse, verdeur des verges:      
- v’la avril        

 

invisible elle se croit
la grenouille
- crois plutôt en ta beauté…

    nuit noire,
    pas moyen d’éteindre
    les haïku

c’est bon de pleurer
quand on ne sait pas encore
pourquoi

    zéro défaut
au contrôle technique…
  pas comme moi
       
Cathy

au croisement
un panneau et des bouquets
chemin de croix  

place St Pierre :         
jeans surbaissés agenouillés,   
nonnes à coiffes  

 habemus papam !   
je pense au crématorium 
et au mien
       

précoce,
dans le cerisier en fleurs
un rouge-gorge

     Ronds sur le lac 
  c’est pas la bonne eau 
    vacances à l’eau


chemin barré
par un rayon de soleil…
sauf aux araignées
Cathy et André

oh ! un coucou
- déjà
– mais non, pas l'oiseau
- ah ! 
Cathy(oh) et André(ah)

un berger perdu
parle aux troupeaux
c’est en langue d’Oc

un pastre perdut
parla dels avers
es en lenga d’Òc 

je joue en songe
les amours de mon jeune âge
ce je là rend fou

couché dans le noir      
- est-ce ainsi qu’elle viendra ?  
nuit d’hiver           


piaillements
- s’envolant du pin
une plume


 qui sont les premières
    les abeilles
ou les fleurs du pêcher ?

tête auréolée    
par le soleil couchant 
- belle sans visage  

matin d’été
j’aperçois dans son jardin 
mon père au loin

  je lève une pierre
affolant mille vies
- guerre des mondes

cette année encore
scintillant dans l’ombre
le scarabée

  midi au printemps   
- l’étincelle du soleil  
sur le bord du verre  


   pluie sur la fête
- tout seul presque heureux
   l’enfant puni

8 mars
une bonne-femme de neige
sans balai

*

8 mars
elle fait sa grosse voix…
pour rire (?)

    la haie d’aubépines
rendez-vous de mes parents
  - plus qu’une ombre

ils sont faits pour elle

ces rubans dans ses cheveux

déjà sa grand-mère…

avatar              
- dans le viseur du Velux 

un gros lapin blanc     

       au cœur de fin
Bach Saint Matthieu et ma mère
   - content d’être seul

catalogue de 60 -
Manufrance de mon enfance
retrouvé

les grains des oiseaux    
tous les jours renouvelés   
- même pas Dieu      

la pluie mélange
le ciel et la colline
   aquarelle

14 février        
7 euros la rose rouge 
attendre les soldes   


les roses jaunes
moins chères que les rouges
problème épineux

    saint Valentin
roses rouges hors de prix
   - elle n’en a pas

gris
les cheveux des survivants
et ceux des morts
(Auschwitz)

dans le cimetière
des coquelicots
le sang des morts


       retour du ski
oh ! ce n’est plus de la neige  
        amandiers

ne sait où se mettre 
le maître tirant 
le chien chie là

 

au magasin      

le portique de contrôle

franchi avec succès  

 

pas ma taille

- « ça se porte ample »
- soldes

 

 

    plus que du vert

- « ça revient à la mode »

         soldes

cette année

deux boules de neige

- bonne femme

01/2005

22 décembre    

une minute en plus

un jour en moins  



chouette ambiance

le champagne déborde

raz de marée dit-il


     an ben granada
al mens que siam pas maï
  que sieguem pas mens



premières gelées

les citronniers sont rentrés

pas les nombrils

      

 récréation        
- tourbillon de feuilles,    
ronde des enfants     

le grillon d’hier soir

ne veux plus s’arrêter

fin d’automne

 

    soir d'automne
juste assez de lumière

   pour ton visage

nuit blanche          

pas sommeil pour contempler

l’aube claire          

 

soleil pâle
l'ombre de plus en plus sombre
soir d'automne


  qu’elle était belle 

  sur sa branche
- rose en bouquet

plus de chênes blancs      
reste les verts     
vent d'automne    

 l'ombre des cyprès
 fouette la façade
 - vent d'automne

du rouge partout      

ici aussi ça coule à flot   

- beaujolais nouveau   


tache rouge

nuit et maison blanche

Fête des morts


un bulletin béni

dans l’urne funéraire

- a voté

Nov.04

plage d’octobre     

jusqu’à la dernière goutte   

baignade tardive    

 

les vendangeuses

émergent et plongent 

vraies nageuses

 

 dans mon rêve

  j’étais vieux, 
 au réveil pareil

vol de flamands roses   

au soleil couchant, je pense

au jeune aveugle      

 

pêches de vignes

perdues dans les rangées 

de la vieille

 

      plaine de vignes

chaque rangées a son ombre

    teintées lie-de-vin

 

 retour d’alpages        

les dames admirent les bêtes   

 les bergers les dames    
  
  Sept 04 

 

    

    *

père et fils dans l’eau

la jeune mère voilée 

dans l’ombre

 

    noir sur la plage

le voile de la jeune mère

   le maillot du père

 

 

l'homme bronzé     
la jeune femme voilée  
ombre et lumière     

 

sur la plage
sous le regard des voilées
une ficelle

 

Août 04

 


ligne de crête sur le Robion (Verdon)

après l’incendie

j’aurais dû plus l'admirer 

la ligne de crête

 

      Sur la crête

Sapins de Noël lumineux

   Sans les canadairs

 

sur la crête

sapins illuminés

et boules de feu

 

après l’incendie    

au milieu des troncs noirs

un sapin vert    

 

on l’a toujours vu

aussi  vivante que nous

forêt brûlée

 

    forêt verte

ce matin le feu éteint

   forêt noire

 

éloignant

la fumée et les flammes

vent du sud

 

plus de fumée      

maintenant transparente

la ligne de crête    

 

   le chêne vert

si prés de son seul ami

  canadair jaune

la forêt en feu
dans le crépuscule
« Mon Dieu ! que c'est beau »

29 juil 04


allongé dans l’herbe

face au nuage

allongé dans le ciel

les figues écrasées 
sur les dalles brûlantes
voie lactée      

 

pendant le dessert

crissement sur la terrasse
en plein silence 

 

     pas encore en rythme 

    elle hésite à se lancer 

          toute seule 

 

bien trop en avance 

personne pour la suivre 

première cigale
 

on ne s’entend plus  

habitué à nos rires

l’éclat des cigales   

 

*

Dans la garrigue
malgré tout un peu moins seul -
asphodèles en fleur

      les yeux de la fille

pleins de larmes en pleine rue
  mes yeux dans ses yeux

  

dans le cimetière

la plus noire de la gamme

dans les étoiles
*

Juin 04

Après celles aux bras    

douleurs vives dans les jambes

Bon anniversaire       

 


T’ad beaux yeux tu sais 
Mais as-tu un corps de sirène 
Scaphandrière 


You've got beautiful eyes you know
but have you a body of siren
deeapsea diver

   boules à terre
au pied du cyprès
écureuil dans le ciel
       cathy C

 prenant le métro
pour la première fois
seul sourire   

taking the subway
for the first time 
only smile     


  premier lézard
la chatte l’aperçoit
     la première

jouant à l’ombre
se déplaçant avec elle
  les vieux boulistes

 

Aïe       
épine au doigt
parfum de rose

 

dans ceux des gars

les yeux bleus des filles

le ciel aussi

 

 

parfum des violettes

 l’image d’une ville

puis de son chanteur

  Toutes ces femmes  
insensibles à la chaleur
   devant mon pastis   

des gens courent    
d’autres marchent posément
devant mon café      

 

Toujours le même air   
ça devrait-être interdit :
" Jeux interdits "      

 

tout est à lui
son chien sa femme son chat
même les puces

 
*

flocons immobiles -
chalet en lévitation
dans la voie lactée

au chaud dans le lit
écoutant le silence
de la neige

 

     ni triste ni laid    
le cycliste unijambiste
   bien au contraire   

 feuille volante -
petite puis plus grande
 recouvrant son ombre


Au restaurant
devant le « m’as-tu vu »
elle ôte ses lunettes

 

11M

nuit de Madrid

au-dessus des cloches noires

des mains blanches

 

 

manifestation

le visage d’une femme

sans commentaire

 

 

vent violent

larmes aux coins des yeux

de la douanière

+
  

nue jusqu’aux reins
allongée endormie
son dos éclatant

dehors la nuit       
dans la blancheur des draps 
l'éclat             

     saint Valentin
la chatte fait un instant
    patte de velours

des preuves d’amour -
elle préfère st Thomas
à st Valentin

 

rue saint Denis     
plus de monde cette nuit
saint Valentin      

 

14 février 
fleurs très chères cette année
hélas ! pas concerné   

 

 

 

touriste nippone
faisant la même courbette
au téléphone

 

 

 

 

 

 

 

tout premier crocus
tache dorée dans le pré
déjà écrasé

 

 

 

 

 

 

autrefois
les chansons étaient belles
dit la vieille fille

 

 

coucou de printemps -
du vallon encore froid
monte le signal


printemps précoce -
le coucou est remonté
pour une saison


coucou de printemps -
le chant de la naissance
de ma femme

 

 

coucou de printemps -
toujours entendu son chant
jamais vu

 

 

il chante encore
le coucou de l’enfance
même absent 

coucou coucou
toujours la même chose…
et pourtant


 

Terrasse torride,
les yeux du chat me supplient :
baisse le chauffage

 *

Grasse matinée.
Dehors, je sais qu'il fait chaud...
Les cigales!

 *

Retour vers le nord,
dans les oreilles  persiste
Le chant des cigales

 


paon de Maguelone

ses plumes bleu outremer

entre mer et ciel


*

terrasse au midi
 toutes les ombres
 sentent l’anis

 *

Carafe glacée 
Des gouttes de sueurs perlent 
sur son ventre rond 

 

sous le voile 
  brillant ostensiblement 
  deux yeux noirs

 

La mort t’aime trop
Elle a traversé l’océan
Pour t’embrasser

 

 

 mur surchauffé 

saccadé et gracile 

un lézard. 

 

 *

la vieille lézarde 

sur le mur de ma maison 

s’allonge au soleil

 

Boules de coton

Nuages entre ciel et terre

silence entre eux

 

 *

Pluie sur la plage 

Bruit absorbé par le sable 

Averse muette 


première neige -

ses premières traces

à petits pas

les pinsons partis

plus de sons aux fenêtres

seul le tic-tac

 

 


Torse nu
bavant et hors de lui
l'escargot

 *

 Piaillant sur les fils
hirondelles noires et blanches 
notes de musique

 

 



après l’orage

tout le monde en bave

même l’escargot


crue incroyable

tout le monde est cuit

sauf l’escargot

*

le niveau baisse

les pattes des flamands roses

rallongent

 *

champs inondés

l’aigrette sur le cheval

on s’entraide

 *

raclette en main 

elle montre son nombril

« y en avait jusque là !

 *

pattes dans l’eau

le cheval mire son double

aux courtes pattes

 


pont japonais –

ces carpes centenaires

ont vu Monet

 *



tapis de feuilles

s’enfoncer dans sa douceur

bruyante

*

tapis fait main

doigts d’enfant pour intérieur

cynique

 *

 tapis de fleurs

 processions de mon enfance

 pieds nus des filles

*

tapis volant

j’y crois plus qu’à la paix

dans son pays

 *

il tapisse mon palais

des fleurs du Rhône

le frère de la côte

 

Décembre 03  

 

Fragile arc en ciel,

Dés que la pluie s’arrête

je sors pour le voir.

 

Ronds sur le lac 

L’eau retrouve l’eau 

Pluies de septembre

*

 

 

 

J’admirais ses fesses 

elle a rabattu le drap - 

maudit moustique  

  *

 

Tel le papillon 

Un haïku dans ma tête 

Tous deux envolés

 

*

 

Trous dans la salade

Sur les lieux du crime

le serial croqueur

 

*

 

Il brille autant

même mort 

Le hanneton  

*

 

25 ans après

retrouvailles avec une ex -

Seul le regard

 

Eté 2003

 

 

en bout de branche

 rendant le bleu presque noir

 la pomme rouge

*

Le tas de fumier

Brille et fume en plein soleil

Les fleurs sont à l’ombre

 

 

Bien au dessus des bernaches 

le long courrier 

Voile noire voile blanc

  *

 Le ruisseau vomit 

La terre assoiffée a trop bu 

Fête de la pluie 

 

 

Reçu au bac !

Ca me fait plus plaisir

que si c’était moi.

*

Dans les yeux qui brillent

de joie ou de tristesse

tous les résultats

 

 

Bal du 14 juillet

Nuit de soleil

et d'artifices

*

Tête à  tête

Lèvres rouges et blanc des yeux

Bleu pétard.

 

Eté 2003

chaleur collante

bras et jambes emmaillotés

seule la langue

Aubépines en fleurs 

- Celles qu’aimait  ma mère -

Je n’ose sentir

Hawthorns in flowers
those which liked my mother
I do not dare to snell

Bouquet fané

Abandonné au soleil

Son ombre est si belle

*

Fourmi sur ma jambe

Connaît-elle ses sœurs

De l’intérieur

*

Dans le vieux sablier

Le sable passe mal

Vent marin

 

 

Ces petits arbres

A qui je fais de l’ombre

Ne m’en feront jamais

*

 

Printemps 2003

Ombres sur la terre,

récits flous de nos vies

à l’encre du soleil.

*

Shadows on the earth
fuzzy life stories
sun-inked.

Ombres permanentes,

film noir et blanc de la vie -

Ciné solaire.

*

Permanent shadows 
black & white flick on life -
solar movie 

Bourrasque d’automne 

Le beau chêne s’effeuille 

Strip-tease intégral

Toujours entre nous,

tout au bout de nos amours -

Un bout n’est pas nous.

Martinet assoiffé 

ricochant sur le bassin 

Vrai kamikaze  

 

le maître a livré

le secret du haïku

la vie est belle

*

 

Ombre qui s’éloigne 

Reviendra-t-il de là-bas 

le vieux pèlerin

 

Printemps 2003

De la sagesse

Naît la tristesse

Le savoir l’amplifie

 

La fillette se tord 

Dans son fauteuil roulant 

Pour voir jouer l’enfant

*

Tout  est à  refaire 

J’allais m’endormir 

La cigale s’est tue

 

 soleil couchant

j’accompagne du regard  

le retour des voiliers

*

Le soleil est parti 

L’embarcadère est désert 

Seules les mouettes 

Eté 62
Une robe blanche
dans la nuit

Songe d’été 
Le visage d’une fille 
dans la nuit de juin

Vrai baiser
Le premier c’est pas moi
le premier

Nuit de juin
La caresse d’un sein
toujours jeune

Dernier soir
Tâche blanche qui s’éteint
Nuit noire 

 Ses yeux obscurs, 

Regard au fond d’un puit, 

Imperceptible… 

 

 

Ta terre est l’exil, 

La notre ne bouge plus, 

Fermez les portières !

 

*

 

J’ai pour frontière, 

Dans les airs et dans les terres, 

Mon corps et ma vie.

 

*

 

Mémoire de mon pays, 

Si je perds mes racines 

Je suis un désert. 

 

*

 

 

 

Chairs écarlates

Sueurs au creux de tes reins

Douce vacuité

*

 Gouttes de sueur

Distillation pure

De ton ardeur

 

Vol de flamands roses,

Qu’est-ce que ça doit être chiant

D’être aveugle!

*
planant silencieux

sur la mer sans écume

quatre goélands