Le gout du merveilleux au 17e siecle

Trop longtemps, les manuels scolaires ont donné de la littérature du XVIIe siècle une image de sérieux et d'ennui: la raideur des héros tragiques et le pessimisme de Blaise Pascal ont imposé l'idée que le Grand Siècle serait un siècle triste, dominé par la froide raison cartésienne.

Rien n'est plus faux. Les hommes et les femmes du XVIIe siècle ne rêvent que de merveilles et d'enchantements: c'est le temps des ballets et des opéras, et les effets spéciaux - on disait les "machines" - envahissent la scène, pour le plus grand bonheur des spectateurs. Dès sa prise de pouvoir personnel (1661), Louis XIV commande aux artistes et aux écrivains des oeuvres pour les divertissements royaux, et multiplie les féeries dans les jardins de son palais.

A la toute fin du siècle, lorsque le roi vieillit et que Versailles, tombé sous la coupe de la dévote Madame de Maintenon, a perdu le sens de la fête, les courtisans se réfugient ailleurs pour s'amuser, par exemple chez la duchesse du Maine, surnommée "la reine de Sceaux" et célèbre pour le faste des réjouissances qu'elle donne.

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