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Zen (poète et calligraphe) 1758-1831 |
Haïku |
sorti si
les manches de ma robe ramassant du bois
Combien sont-ils donc |
Encore
?
Trop paresseux pour être ambitieux,
je laisse le monde prendre soin de lui-même.
Dix jours de riz dans mon baluchon ;
un tas de brindille près du feu.
Pourquoi bavarder à propos des illusions et de l'illumination ?
Écoutant la nuit, la pluie tomber sur mon toit,
je m'assois confortablement, mes deux jambes étendues.
* * *
Retournant dans mon village natal après bien des années d'absence :
malade, je suis entré dans une auberge de campagne et ai écouté la
pluie.
Une robe, un bol, voilà toute ma fortune.
J'allume l'encens et m'assois avec beaucoup de peine pour méditer ;
derrière la fenêtre sombre, toute la nuit, il n'a cessé de bruiner -
en moi, les souvenirs poignants de ces longues années de pèlerinage.
* * *
Dans ma jeunesse aspirant à devenir un saint
j'ai délaissé mes études.
Vivant austèrement comme un moine mendiant
j'ai vagabondé ici et là durant maints printemps.
Finalement je suis retourné chez moi pour m'établir sous un sommet
rocailleux.
Là, je vis paisiblement dans une hutte d'herbe,
en écoutant le chant des oiseaux.
Les nuages sont mes meilleurs voisins.
Au-dessous de moi, coule une source d'eau pure où je vais rafraîchir
mon corps et mon âme ;
Juste Au-dessus, s'élèvent pins et chênes qui donnent ombrage et
broussaille
Libre, si libre, jour après jour -
que je ne veux jamais partir d'ici !
* * *
Un simple sentier sillonnant entre dix mille arbres,
Une vallée brumeuse cachée parmi un millier de sommets.
Ce n'est pas encore l'automne pourtant les feuilles tombent ;
Il ne pleut pas beaucoup, pourtant les rochers poussent sombres.
Avec mon panier, je cueille des champignons ;
avec mon seau, je prends de l'eau pure à la source.
À moins que vous ne fassiez exprès de vous perdre
vous ne pourrez jamais arriver, si loin, jusqu'ici.
* * *
Je monte jusqu'à la Salle de la Grande Compassion
et contemple les nuages et la brume.
De vieux arbres s'étirent vers le ciel,
une brise fraîche murmure depuis dix mille générations.
En bas, le torrent du Roi Dragon -
Si pur que l'on peut voir jusqu'à sa source.
Au passant je crie,
« Viens et regarde ton reflet dans l'eau ! »
* * *
J'ai fait pousser autour de ma hutte
des plantes et des fleurs.
Maintenant, je m'en remets
à la volonté du vent.
* * *
Dans mon ermitage un volume des poèmes de la Montagne Froide -
C'est mieux que n'importe quel sutra.
Je recopie ses vers et les envoie à mon entourage
Savourant chacun d'eux, encore et encore.
* * *
La nuit, au cœur des montagnes
Je m'assois pour méditer.
Les affaires des hommes jamais ne m'atteignent ici :
Tout est calme et vide,
La nuit sans fin a avalé tout l'encens.
Ma robe est devenue un habit de rosée.
Ne pouvant dormir, Je marche dans les bois -
Soudain, au-dessus du pic le plus haut, la pleine lune apparaît.
* * *
Dans le calme, près de la fenêtre vide
Je m'assois correctement pour la méditation, portant ma robe de moine.
Le nombril et le nez alignés,
les oreilles parallèles aux épaules.
La clarté de la lune envahit la pièce ;
La pluie s'arrête mais l'avant-toit continue à goutter.
Parfait est cet instant -
Dans l'immense vide, ma compréhension s'approfondit.
* * *
Déchirée et en lambeaux, déchirée et en lambeaux
déchirée et en lambeaux est cette vie.
La nourriture ? je la mendie sur ma route.
Les arbustes et les buissons ont depuis longtemps envahi ma hutte.
Souvent la lune et moi, nous nous asseyons ensemble toute la nuit,
et plus d'une fois, je me perds parmi les fleurs sauvages,
oubliant de rentrer chez moi.
Ne vous demandez pas pourquoi j'ai quitté la vie en communauté :
comment un moine aussi fou pourrait-il vivre dans un temple ?