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La recherche du bonheur parfait...

   Le bonheur fou!  Certes, le bonheur ne se trouve pas au détour du    chemin!  (c'est dans la vérité et non dans l'illusion que devrait se poursuivre indéfiniment la quête du bonheur) ; cependant, les départs et les évasions que permet le chemin, selon nos envies et nos états d'âme, nous aident dans notre approche du bonheur même si
nous le voyons souvent de loin, devant ou derrière. 

   (La chasse au bonheur n'est pas la chasse au plaisir)

   Des auteurs, depuis les romantiques, ont souvent évoqué cette quête sur les chemins: celle de Stendhal lors de son voyage initiatique vers l'Italie,
 dans la traversée des Alpes, est la plus connue.
 Quelques évocations du bonheur (parfait!?) ...

Stendhal

           "...J'entendis tout à coup sonner en grande volée la cloche majestueuse d'une église située 
dans la colline à un quart de lieue au-dessus de Rolle. j'y montai. Je voyais ce beau lac s'étendre 
sous mes yeux, le son de la cloche était une ravissante musique qui accompagnait mes idées et leur 
donnait une physionomie sublime.
           Là ce me semble, a été mon approche la plus voisine du bonheur parfait.
           Pour un tel moment il vaut la peine d'avoir vécu.

           Dans la suite je parlerais de moments semblables, où le fond pour le bonheur était peut être 
plus réel, mais la sensation était elle aussi vive? le transport du bonheur aussi parfait?
         (...) Le cœur me bat encore en écrivant ceci trente-six ans après."

                                                                                            Stendhal (vie de Henry Brulard)

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Au dessus de Rolle

          Mon Dieu que c'est beau! A chaque détail qu'on aperçoit, l'âme se sent ravir de plus en plus. 

            On est sur le chemin des larmes.   Stendhal (Journal)

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"La beauté est une promesse de bonheur."  

Vision de la beauté que dut avoir Stendhal :
lac de Côme vue de la villa Carlotta (à gauche)

C'était son lac préféré:
"Pour bien apprécier la beauté de ce lac, il faut aimer et être malheureux"
(Cela marche aussi avec ou!)

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Plus sur Stendhal


Whitman

A pied et le cœur léger, je pars sur la route ouverte,

Bien portant, libre, le monde devant moi,

La longue piste devant moi menant là où je désire.

Désormais je ne fais plus appel à la chance,

Je suis ma propre chance,

Désormais je ne pleurniche plus, je ne diffère plus,

Je n’ai besoin de rien,

J’en ai fini avec l’enfermement maladif, les critiques,

Vigoureux et content, je marche sur la route ouverte.

La terre, cela me suffit,

Je ne demande pas que les constellations soient plus proches

Je sais quelles sont très bien là où elles sont,

Je sais qu’elles suffisent à ceux qui les habitent...

...Allons! voyageur inconnu viens avec moi!

Plus jamais tu ne te lasseras de ton voyage.



   
croquis de Bruno Molliere  randocroquis.com (avec son aimable autorisation)
   
                                                                       


Thoreau

J’ai la nostalgie d’une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes...
 une route qui conduise aux confins de la terre...
où l’on puisse oublier dans quel pays on voyage...
sur laquelle on chemine comme un pèlerin n’allant nulle part...
où l’on ne rencontre que de rares voyageurs...
 où l’esprit est libre...
qui vous conduise jusqu’aux régions les plus éloignées de la terre...
elle est assez large...
aussi large que les pensées qu’elle vous inspire...

                                                             (Traduit par Kenneth White)

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Giono


Le bonheur ne dépend pas du social, mais purement et simplement de l’âme...  
La solitude est un bonheur, la compagnie en est un autre. A mesure que l’habitude du bonheur s’installe,
 un monde nouveau s’offre à la découverte, qui jamais ne déçoit, qui jamais ne repousse, dans lequel il suffit parfois 
d’un milligramme pour que la joie éclate... 
Il ne s’agit plus de combattre, il s’agit d’aller à la découverte. L’aventure est alors ouverte de toute part. 
On n’attend plus rien puisqu’on va au-devant de tout, et on y va volontiers, puisque chaque pas, chaque regard, chaque attention 
est immédiatement payée d’un or qui ne s’avilit jamais, ne se dépense pas, mais se consume sur place au fur et à mesure, enrichissant le cœur 
et le flux du sang si bien que, plus la vie s’avance, plus on est doré et habillé, et plus tout ce qu’on touche se change en or...
S’il faut en tout de la mesure, c’est là qu’il la faut surtout : et ne pas croire qu’il soit question de quantités, qu’il soit nécessaire de courir 
aux confins du monde, ou même de changer de place, que rien ne puisse se faire sans situation, que le bonheur soit l’apanage des premiers numéros. 
Non : la matière du monde est partout pareille, et c’est d’elle que tout vient... 
Les éléments du bonheur sont simples, et ils sont gratuits, pour l’essentiel.    (La chasse au bonheur)

Ce sont les sens qui rendent heureux, et non l’esprit spéculatif... 
Moi c’est peut être une ombre, un feuillage, le silence, la solitude qui me rendront heureux... 
Nous ne savons généralement pas jouir de ce qui est et nous suspendons toujours notre bonheur à l’espérance du futur... 
Je ne vais pas au dépassement de moi-même, je vais au bonheur ; c’est souvent la meilleure façon de se dépasser.  (Les terrasses de l’île d’Elbe)


Pour moi tout consiste à faire la chasse au bonheur. Ce serait affreux de mourir avant d'être mort.


Ryokan


Les montagnes et les rivières sont mes voisins
Les nuages voilent mon ombre sur le chemin
Un oiseau me frôle sur le rocher
Je traverse le village perdu dans la neige avec mes sandales de paille
Au printemps je chemine avec ma canne dans un champ plein de soleil
Limpide. Si on saisit sa véritable nature
Les fleurs sont des poussières du monde.
Souvent je monte au temple de la grande compassion
Contempler les nuages et les brumes
Les pins et les cyprès sont vieux de mille ans
Un vent souffle depuis des milliers de générations.

*

J'habite une forêt profonde
Les glycines poussent chaque année un peu plus
Nulle préoccupation mondaine ne m'atteint
Parfois un bûcheron chante
Je recouds ma robe de moine au soleil
Je lis des poèmes à la lumière de la lune
Je voudrais dire aux hommes
Que pour être heureux peu de choses sont nécessaires.


Byron

Sur la route d'Imola à Bologne, Byron rencontre lord Clare dont il avait été amoureux fou
 à l'école et qu'il n'avait pas revu depuis huit ans...


"Cette rencontre abolit pour un moment toutes les années écoulées entre l'instant présent 
et les jours de Harrow. C'était une sensation neuve, inexplicable, comme si je sortais du tombeau. 
Clare était lui aussi vivement ému, plus que je ne le paraissais moi-même; car je sentis 
les battements de son coeur à travers l'extrémité de ses doigts, à moins que ce ne fussent 
les pulsations de mon propre coeur que je sentais... Nous ne passâmes ensemble que cinq minutes, 
et sur la grand route encore; mais j'ai de la peine à me souvenir, dans toutes mon existence, 
d'une heure qui puisse être comparée à ces cinq minutes."


Chateaubriand

         

 Je suis de la race des Celtes et des tortues, race pédestre; non du sang des Tartares et des oiseaux, races pourvues de chevaux et d'ailes. 
La Religion, il est vrai, me ravit quelquefois dans ses bras; mais quand elle me remet à terre, je chemine, appuyé sur mon bâton, me reposant 
aux bornes pour déjeuner de mon olive et de mon pain bis. " Si je suis moult allé en bois, comme font volontiers François ", je n'ai, cependant, 
jamais aimé le changement pour le changement; la route m'ennuie : j'aime seulement le voyage à cause de l'indépendance qu'il me donne, 
comme j'incline vers la campagne, non pour la campagne, mais pour la solitude. "Tout ciel m'est un", dit Montaigne," vivons entre les nôtres, 
allons mourir et rechigner entre les inconnus."

 

 

B.Laurens



Pierre Sansot

    Je ne sais pas nécessairement où un chemin me mènera et si mes forces me porteront jusqu'au terme. 
En revanche, je suis assuré de ce à quoi il me soustraira : un assoupissement qui n'est pas une forme d'équilibre, un repli sur soi. 
La solitude qui parfois l'accompagne n'a rien d'amer. Elle me restitue à ce qu'il y a de plus grave et doux en moi et demeure mon compagnon : le chemin. 
Tandis que je marche, j'ai le sentiment d'être l'auteur de mes pas. La joie est alors au rendez-vous quelle que soit ma fatigue, 
puisqu'elle s'accompagne du sentiment de créer...  (GEO n° 284)

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Jacques Lacarriére

   
" Rien ne me paraît plus nécessaire aujourd'hui que de découvrir ou redécouvrir nos paysages
 et nos villages, en prenant le temps de le faire. Savoir retrouver les saisons, les aubes et les 
crépuscules, l'amitié des animaux et même des insectes, le regard d'un inconnu qui vous reconnaît
 sur le seuil de son rêve. La marche seule permet cela. Cheminer, musarder, s'arrêter où l'on veut,
 écouter, attendre; observer. Alors chaque jour est différent du précédent comme l'est chaque visage,
 chaque chemin."
                                                                                                     "Chemin faisant" Fayard
       


 René Char

  "Pourquoi ce chemin plutôt que cet autre? Où mène-t-il pour nous solliciter si fort? Quels arbres
 et quels amis sont vivants derrière l'horizon de ses pierres, dans le lointain miracle de la chaleur?
  Nous sommes venus jusqu'ici car là où nous étions ce n'était plus possible. On nous tourmentait et
  on allait nous asservir. Le monde de nos jours est hostile aux transparents. Une fois de plus il a
fallut partir... Et  ce chemin qui ressemblait à un long squelette, nous a conduit à un pays qui n'avait
 que son souffle pour  escalader l'avenir. Comment montrer, sans les trahir, les choses simples
dessinées entre le crépuscule et le ciel. Par la vertu de la vie obstinée, dans la boucle du Temps artiste,
 entre la mort et la beauté."                                            La postérité du soleil
 
 
Tu as bien fait de partir Arthur Rimbaud. Nous sommes quelques uns à penser, sans preuves, 
 le bonheur possible, avec toi.

Autres poèmes de Char


Nicolas Bouvier

     
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui même. 
         On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait...
         Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni 
ce que d'autres penseront ou diront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés 
par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie vous distribue avec une 
parcimonie à la mesure de notre faible cœur."
                                                                                     "L'usage du monde" Payot


Sagan

Je savais que ce peuplier durerait plus que moi, que ce foin, en revanche, serait fané avant moi; 
je savais que l'on m'attendait à la maison et aussi que j'aurais pu rester facilement une heure 
sous cet arbre. Je savais que toute hâte de ma part serait aussi imbécile que tout lenteur... 
Mais ces moments de bonheur, d'adhésion à la vie, si on se les rappelle bien, finissent par faire 
une sorte de couverture, de patchwork réconfortant qu'on pose sur le corps nu, efflanqué, 
tremblant se notre solitude...              (Des bleus à l'âme)


Ella Maillard

Devant notre tente, plantée au bord d'un ruisseau limpide, des femmes, vêtues de longues et droites robes de lin, 
viennent nous offrir des plats de bois pleins de lait caillé, et, dans une nappe, de jaunes galettes de maïs tout imprégnés 
encore de la chaleur du four. Si jamais j'ai vécu un instant de bonheur sans mélange, c'est là, devant ces dons parfumés 
et savoureux de la nature,  entourée de visages bienveillants. 

... Le bonheur le voila : cette ivresse que crée un instant d'équilibre entre un passé qui nous satisfait et un avenir immédiat riche de promesses...       "Oasis interdites"  P. B. Payot

                     Sinkiang 1935Photo E. Maillard

 


  Edward Abbey

     
Extrait d'un récit "d'amour et de colère" sur le désert américain  (Moab Utah).

        " C'est le plus bel endroit sur terre.
         Beaucoup d'endroits sont les plus beaux sur terre. Chaque homme, chaque femme, porte 
dans son cœur et dans son esprit l'image de l'endroit idéal, de l'endroit qui lui convient exactement,
 le seul, le vrai chez soi, connu ou inconnu, réel ou chimérique.

         ... Ne sautez pas dans votre voiture en juin prochain pour vous précipiter au pays des 
canyons afin d'y voir certaines des choses que j'ai essayé d'évoquer dans ces pages. D'abord vous
 ne pouvez rien voir d'une voiture; vous devez sortir de votre sacré fourbi et marcher ou mieux 
encore, ramper, à l'aide de vos mains et de vos genoux, sur le grés et dans les buissons épineux 
et les cactus. Lorsque les traces de sang commenceront à signaler votre passage, vous verrez
 quelques choses peut être. Probablement pas. Ensuite, la plus grande partie de ce sur quoi j'écris 
a déjà disparu ou est en train de disparaître. Ce livre n'est pas un guide de voyage, mais une élégie.
 Un mémorial. Vous tenez entre vos mains une pierre tombale. Un rocher sanglant. Ne le laissez pas 
tomber sur vos pied. Jetez-le sur quelque chose de gros et qui a des vitres. 
Qu'est-ce que vous risquez?"
                                                                                                   "Désert solitaire" Payot

 "Croître pour croître c'est l'idéologie du cancer!"


Friedrich Nietzsche

Grands hommes et fleuves font des détours sinueux, mais qui les mènent à leur but:
Tel est leur courage le plus grand, ils ne redoutent pas les chemins détournés...

L'esclave voudrait se convaincre que même chez les autres, le bonheur n'est pas véritable...

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...Tu courrais trop vite:

Maintenant que tu es las,

Ton bonheur te rattraperas.

 

...Notre chasse à la vérité est elle une chasse au bonheur?


Bataille

Le bonheur affirmé contre toute raison.


Laurie Lee

 
Extrait d'une relation à travers et avec l'Espagne, juste avant la guerre civile, 
par un jeune marcheur anglais, vagabond et poète.

    "La terre bien chaude tout contre moi, je restai allongé sur le ventre et ne tardais pas à oublier
 le froid de la rosée et les loups de la nuit. M'éveiller à l'aurore au flanc d'une colline et contempler 
un monde qu'aucun de mes mots ne savait dire, commencer au commencement, muettement, 
sans projet précis et dans des lieux qui, pour moi, étaient libres de tout souvenir, c'était très
 précisément pour ça que j'étais venu en ce lieu.
  Car en m'éveillant ce matin-là devant l'entier d'une Espagne où je pouvais aller n'importe où, 
je me retrouvais dans un pays dont je ne connaissais rien."
                                                                                               "Un beau matin d'été" Payot  


Pessoa

 La splendeur d'un beau soleil couchant, avec toute sa beauté m'attriste. Devant ce spectacle je me dis souvent: 
quel plaisir ce doit être de le contempler pour un homme heureux !

 

C'est presque rien, je le sais bien,

Mais c'est ainsi qu'est le bonheur,

Et il n'y a que très peu d'heures

Que nous puissions vraiment bénir.

 

... vers l'envers ...

 

Anna Akhmatova

 

Poétesse russe dissidente (1889-1966),

persécutée pendant la période stalinienne

 avec sa famille



Dans la chambre du poète en disgrâce
Où veillent tour à tour la Terreur et la Muse
Vient une nuit
Qui ne connaît pas l'aurore.
*

 

Pourquoi gâtez-vous mon eau même,
Mêlez-vous de terre mon pain?
Pourquoi ma liberté suprême
Se voit transformer en pantin?
Parce que je reste fidèle
A mon pauvre et triste pays
Et que je n'ai pas ri, cruelle,
Du sort amer de mes amis?
Ainsi soit-il! Bourreau, potence,
Il n'est point de poète sans eux.
A nous de faire pénitence,
D'aller en cortège de gueux...

*
Tu n'es plus parmi les vivants
Tu resteras sur la neige
Vingt-huit coups de baïonnette, 
Cinq de fusil.

J'ai cousu pour mon ami
un triste vêtement.
Elle aime, elle aime le sang
La terre russe.

Non, ce n'est pas moi, c'est une autre qui souffre,
Je n'aurais pu souffrir ainsi.
Tout ce qui s'est passé, qu'un drap noir le recouvre
Et qu'on emporte les lanternes...
C'est la nuit.
*

Le cours de notre temps sur la terre est rapide,
Le cercle du destin étroit
Mais fidèle et éternel
L'ami inconnu du poète.

*

(Requiem)...C'est au petit jour qu'on vint te prendre.
Comme à la levée d'un corps je te suivais.
Les enfants pleuraient dans les ténèbres.
Sous l'icône, un cierge avait coulé.

(le verdict)...Le voici tombé, le mot de pierre
Sur mon cœur, mon cœur encore vivant.
Ce n'est rien, je saurais bien m'y faire,
Je m'y préparais depuis longtemps

Aujourd'hui j'ai beaucoup à faire;
Il faut que je tue ma mémoire.
Il faut que mon âme soit de pierre.
Il faut apprendre à vivre de nouveau

Sinon... Le chaud murmure de l'été
Célèbre sa fête à ma fenêtre
Je pressentais depuis longtemps
Ce jour si pur et ma maison déserte.

*

...Dix-sept mois que je crie
Reviens, et que je rampe
Aux pieds du bourreau, ô mon fils,
Mon fils - mon épouvante.

 

...Elle me prendras toute entière,
Je ne pourrais rien emporter:
Ni le regard - cette épouvante -
De mon fils, douleur pétrifiée,
Ni le jour où vint la tourmente,
Ni la visite aux prisonniers,
Ni la douce fraîcheur des mains,
Ni l'ombrage ému des tilleuls,
Ni le son léger et lointain
Des derniers mots de réconfort.
*

    Jdanov (idéologue marxiste léniniste) : "...C'est la poésie d'une grande dame hystérique, 
ballottée entre le boudoir et l'oratoire.  L'essentiel chez elle, ce sont les motifs érotiques,
 entremêlés des motifs de la tristesse, du spleen, de le mort, de la mystique, de la fatalité... 
Nonne ou fornicatrice,  ou plutôt nonne et fornicatrice chez qui la fornication se mêle à la prière..."