Durant les années 50, après la période confuse 1939-1945, toute une population était en quête d'exotisme, d'un nouveau paradis. On redécouvrait les récits de voyage de Cook, Bougainville, Melville dans les mers du sud où la beauté sans artifices , les nourritures exotiques en abondance, les vahinés dénudées et accueillantes, semblaient promettre une existence libérée des contraintes et des tensions crées par les communautés cultivées du monde occidental.
Dans toutes les grandes villes mondiales, le design asiatique, et plus particulièrement polynésien, commençait à s'installer à travers l'architecture (maisons, bars en déco, "bois de bambou", rideaux en roseau séché...), la mode (chemises hawaïennes, chaussures de style colonial...), les arts...
Géographiquement, l'explosion du style polynésien a eu lieu dans l'ouest des Etats-Unis (Californie). Ceci est sans doute explicable par un climat, un océan, une végétation rappelant étrangement les îles du pacifique sud.
Au début des 50's, le style polynésien ou le "POLYSESIAN POP" était né. Semblable au "Pop Art" où les imageries populaires étaient représentées, le "Polynesian Pop" utilisa la forme populaire de l'idole polynésienne "TIKI".
Qui est " TIKI " ? Il existe plusieurs définitions dont voici les plus appropriées :
Musicalement, la musique polynésienne a fortement influencé la Country et le Rock de Jimmie Rodgers (et non Jimmy avec un "Y" qui est un Bluesman) à Chubby Checker. Jimmie Rodgers, le père de la Country Music a commencé sa carrière de musicien professionnel au sein d'une troupe hawaïenne. Son célèbre "Yodel" qu'il a répandu dans la Country Music vient de toute évidence de la musique hawaïenne ainsi même q'une partie de la structure de ses morceaux. Même dans le Jazz, Louis Armstrong s'est insiré des sonorités polynésiennes et notamment dans "On a Coconut Island".
Par conséquent, toute une génération adopta le style "Tiki" :Les mères de famille exposèrent des sculptures de Tiki dans le jardin, la maison. Les hommes se rendirent le soir, le week-end dans les "Tiki Bars" à déguster des cocktails exotiques (les plus souvent inventés par le bar) regardant les "Hula-Dancers". Les jeunes allèrent surfer avec des pendentifs représentant "Tiki" pour porter "Mana" (chance). Et comme le ska est une fusion de plusieurs genres, il s'en est ressenti également dans certains titres (surtout sur le label anglais des années 60 "Blue Beat") comme "My Boy Lollipop" de Millie Small ou "Liquidator" de Harry Johnson.
J'espère que cette exposition vous fera découvrir ou redécouvrir une période des plus bizarres d'un culte oublié des années 50 où les divinités asiatiques et surtout polynésiennes étaient parties intégrantes de la "Pop Culture".