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Moi la peluche veloutée
Je passe des journées entières
A écraser les oreillers
De ça je n'en suis pas peu fière
Mais quand il faut aller chasser
Pour honorer mes origines
Mes griffes et mes yeux violacés
Me transforment vite en féline
Au matin si je fais un don
Du fruit de mes combats vainqueurs
Mes patrons choqués oublieront
Qu’ils ont été des prédateurs.
*
L’homme qu’on n'attend plus...
On ne sera jamais l’homme qu’on attendait.
L’enfant que nous étions s’est perdu sur la route
Il a abandonné ses promesses et ses doutes
Quand je fus qui je suis je l’ai alors laissé.
Irais-je le chercher si je sais où il reste
Maintenant que je vois que le temps ne s’arrête
Ni lorsqu’on l'a trompé, ni lorsqu’on l'a perdu
L'aube est vite passée et j'ai bien eu mon du.
Du haut de ma montée pourrais-je apercevoir
Ce fils dans le lointain qui m’impressionne encore
Trouver un peu de moi dans cet enfant d’alors
Qui a les cartes en main et n’attends que pour voir.
Mais ce double qui me regarde, insouciant,
N’a pas l’air de vouloir faire mon jugement,
Il est plus lucide et moins sec que son suivant,
Il compatit aux faiblesses du survivant.
*Maguelone
Maguelone
Never' lone
S'abandonne
Sous les aulnes...
Pourquoi ce lieu abandonné,
Ces édifices ?
Pourquoi ce village oublié,
Quel maléfice ?
Pour quel mirage sont-il partis ?
Quelle séductrice ?
Qui les aura anéantis,
Sans cicatrices ?
Qui un beau jour les a trahis ?
Quelle injustice,
Tout ce labeur, toutes ces vies
Quel sacrifice.
Pourtant la cloche a retenti
Pour l’armistice
Mais pour eux tout était fini
De profundis.
Le monument aux morts survit
Comme un calice
Qui sera bu jusqu’à la lie
Dernier supplice.
Qui lui redonnera la vie
Réparatrice,
Sera guidé par leurs esprits
Qui le bénissent.
*
..."Quatre ans plus tard éclata la guerre de 14. Sur les vingt ribotins (qui se réunissaient pour faire la fête), dix-sept restèrent sur les champs de bataille. En mourut aussi, le village de mon père, Châteauneuf-les-Moustiers." Marcel Scipion (L'arbre du mensonge - Seghers)
"I'am mélancoly
man..."
Je suis un homme mélancolique,
Qui ne l’est pas dans son automne ?
Quand le passé devient magique,
Le présent devient monotone.
Loin de nos yeux trop rapides
Qui ne voient qu’un futur voilé
Le réel nous semble insipide
Alors qu’il est la vérité.
Cette volonté d’errance,De découvrir d’autres matins,
M’infligera la récompense
De devenir un bohémien.
*
Le jour où l’homme réalisa
Que son passé c'était l’oubli,
Son âme triste inventa,
Pour survivre, la mélancolie (et le mirliton tonton!).
*
Crépuscule sur Fromista
La vie est une loterieOù la récompense est la mort
Pour le moment ça me sourit !
Mais le tirage dure encore.
*Esperenza y allégria !
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