Je vous propose un regard tendre et différent de ceux que l'on retrouve le plus souvent 
sur la toile sur ce sujet porteur de tant d'inconnu et d'idéal, de frustration et de bonheur. 
Ces extraits de poèmes (éclats de vers!) expriment la sensualité, la béatitude et la jouissance que donne à l'être humain 
l'exaltation de l'instinct et de la liberté; ils font, parfois, fusionner la sexualité et les sentiments vers une aspiration 
quasi spirituelle qui libère le corps pour qu'il devienne presque un "corps céleste"... 
Oui, bon j'e m'excite encore, mais peut on écrire sans passion sur ce sujet?!
Bref... Le rêve auteur et metteur en scène de la réalité !

André Cayrel
 

« L'érotisme est perversité au sens étymologique du terme : il tourne le vice en vertu, devinant que ce qui était défendu est en fait délicieux.
Et plus le tabou est ressenti comme pesant, plus sa transgression sera délicieuse. Le détour par le péché est essentiel à l'épanouissement de l'érotisme :
là où il n'y a pas de gêne, il n'y a vraiment pas de plaisir.»
 Jacques Lempert dans sa biographie de Bataille.

      
"
...La sensualité est la condition mystérieuse, mais nécessaire et créatrice, du développement intellectuel. 
Ceux qui n'ont pas senti jusqu'à leur limite, soit pour les aimer, soit pour les maudire, les exigences de la chair, 
sont incapables de comprendre toute l'étendue des exigences de l'esprit."  
Pierre Louÿs
*
Sur Facebook  : Poésie érotique

Blog haïku-senryu...

Haïkus 
érotiques

Poèmes  
sensuels 2

Extase mystique féminine Poèmes  
empruntés 

La poésie ? Un état de désir.
Claudel

    *
« Mlle de Retz avait les plus beaux yeux du monde ;
mais ils n’étaient jamais si  beaux que quand ils mourraient,
et je n’en ai jamais vu à qui la langueur
donnât tant de grâces. »

Cardinal de Retz

*

Tes beaux yeux sont las, pauvre amante !
Reste longtemps, sans les rouvrir,
Dans cette pose nonchalante
Où t'a surprise le plaisir.

Baudelaire

*

Je lui parlai ainsi et je fis en sorte
Qu'elle trouve de sa main cette vérité exprimée.

Arioste (Rolando Furioso)


*

...Je mis un genou à terre et lui baisai la main, en le costume où elle était,
mon nez lui vint, pour ce faire, tout proche du haut de la cuisse,
 dont je sentis, pour la dernière fois, le piquant parfum.

G. Alaux

*

La lectrice excitée éteint l'électricité

A.Breton

*

Quoi de plus joli qu’une femme qui dit oui,
rien qu’avec un baissement de paupières.
Morand

*

D'une seule caresse
Je te fais briller de tout ton éclat

Paul Eluard
 


Heureux les amants
 dont l'esprit peut remplacer les sens  
quand ils ont besoin de repos.

 Casanova

*
Ma queue éclatait sous tes lèvres
Comme une prune de Juillet
La plume au vent qu'on taille en rêve
N'est pas plus folle je le sais
Que la volage aux amours brèves...

Apollinaire

**

Le succube verdâtre et le rose lutin
T'ont-ils versé la peur et l'amour de leurs urnes?

Baudelaire

__________________________________________________________
...

thé tête à tête…
ôtant la timidité
l'humidité

sans cérémonie
 remplacer sa tasse de thé
 par mes lèvres

parfumdt.jpg

p’tidej’ câlin
sur les draps quelques gouttes…
de thé

sensuelle
la cérémonie du thé ?
…jamais douté
...

A. Cayrel
 

Pollen

Plus tard on me découpera,
on trouvera les milliards de grains de ton pollen,
de la farine de toi, roulée par le vent.
...

Régine Detambel
... Ici et maintenant, une femme se branle ouvre un con
en dents de scie vagina dentada tropical aux senteurs de
cantal jeune
(c'est elle qui parle en humant ses doigts) ni le savon de
mer ni l'algue poivrée ni...

le(s) doigt(s) préféré(s) à frénésie en pleine
nature ce bas pli parallèle au pli de l'aine faille aînée
qui sève d'être vue...

Sophie Loiseau
Le temps sur Venise est bien lourd
Et je te sens un peu nerveuse:
calme-toi un peu mon amour,
Je te lécherai les muqueuses

...

J'aime ton goût un peu salé,
J'en ai besoin deux fois par jour;
Je me laisse complètement aller:
Regarde, c'est la mort mon amour.

Michel Houellbecq
 



Christian

parfois il s'en venait de ses doigts maladroits
me chercher dans le noir il poussait ses doigts rudes
maltraités de travail griffés d'égratignures
il venait me cherchait pour que je l'aime un peu

alors je l'embrassais ma bouche sur la sienne
déposait les baisers les plus doux je prenais
contre mon corps son corps si lisse et si tranquille
je prenais dans ma bouche ses seins et son sexe

mais bientôt la fatigue vainquit notre étreinte
nous tombions endormis sans que nous ayons pris
jouissance nous tombions au sommeil du monde
où les amants ensemble gisent séparés

pendant six ans il revint dormir près de moi
ensuite il s'éloigna glacial comme une étoile

William Cliff

 

Lady K***

Trois libertins, dotés de verges scandaleuses,
Crachent leur foutre chaud dans tes fesses houleuses.
Ta bouche les ravive : elle aiguise leurs dards,
Et les fait se dresser comme des étendards.
Aussitôt, dessus lui,  Sisyphe te bascule ;
Il te perce la motte ; Anachasis t’encule ;
Enfin, non moins heureux où l’Amour l’a placé,
Te titillant les seins, Tiridate est sucé.


Je ne suis point jaloux : baise, fille adorée !

Que par trente pénis ta vulve perforée
Dispense à mon plaisir un étui large et fou ;
Que soit d’un nègre en feu chaque vit qui te fout ;
Que ton cul nonpareil, admirable Christine 
Passe dans ses exploits le cul de Messaline !
Je te ferai déesse, et tiendrai hautement
Qu’au prix du noir trésor qui s’ouvre dans ton flanc,
Les plus purs diamants arrachés à la terre
Ne sont qu’azur stérile et splendeur mensongère

Gilbert Lely
 

Je ne cesserai pas
de chanter la morsure rouge des lèvres,
l'épaule insoumise, les aisselles surprises,
les seins toujours à l'heure aux rendez vous nocturnes.
...

Edmond Labès

***
 

Dans la volupté, suprême forme du plaisir,
on copule presqu'autant avec soi qu'avec une autre,
la volupté n'étant après tout qu'une masturbation de l'âme.

La volupté est un gong de sensations. "Resserrée" au départ,
comme les sons "verrouillés" du gong, la volupté s'ouvre
en éventail vers la fin, tel le gong qui éclate et s'éclabousse,
mais conserve jusque dans ses ultimes tintements son unité phonétique.

Malcolm de Chazal
 


Ebauches


En jupe-culottes
Un soir à Joinville
Vénus la salope
M’a sucé la bite

Son joli chignon
En papier doré
Me faisait bander
Comme un cuirassier

Puis nous nous branlâmes
Le con et la trique
Attendant un tram
Pour la république

Raymond Radiguet
 

A la très-chère, à la très-belle
Qui remplit mon cœur de clarté,
A l'ange, à l'idole immortelle,
Salut en l'immortalité !

Elle se répand dans ma vie
Comme un air imprégné de sel,
Et dans mon âme inassouvie
Verse le goût de l'éternel...

Baudelaire
 

...

Soir d'été au bord de la mer du nord
J'en ai assez d'autopsier. Ce soir,
mon esprit d'analyse
est gourd comme la lune.
Je voudrais simplement

faire l'amour tout de suite avec
toi dans les dunes.

Norge

 


Chaque heure, hélas, atrocement me vante
La chaleur de ton sein,
Ta bouche au fier dessin
Et l'autre, plus vivante

***

C'est en vain que tu te dérobes
Sous tous les plis que tu voudras
A la plus belle de tes robes
J'aime mieux le pli de tes draps

Paul Valéry (Corona §...)

 
Pourquoi t'aimerais-je
Si tu n'étais Celle
Avec qui s'abrège
L'heure universelle ?

...

Ô le bel éclair
Entre chair et chair
Q'échangent les coeurs

Paul Valéry (Corona §...)

 

Ô chaude image qui me tente...
Tais-toi, Cervelle... Et toi, ma main
Ne vas pas, par le bas chemin
Manoeuvrer à tromper l'attente...

Ne pense plus... Ne touche point:
Une amante n'est pas un poing
Qui donne la vie avec rage...

Ô comment vaincre cet émoi
Et ne pas déchainer l'orage
Qui grossit et monte de moi?

Paul Valéry (Corona §...)
 

Ô Jeanne, sortilège,
Tu m'égares... Que sais-je
Ce qui m'est le plus doux ?
L'ambre de ton visage
Ou l'autre paysage
Que l'on voit à genoux ?


***

Ô palpitante, ô tendre
Divinité de moi,
Je ne hais point d'entendre
Le haletant émoi

Paul Valéry (Corona §...)

 


Ô chaude image qui me tente...
Tais-toi, Cervelle... Et toi, ma main
Ne vas pas, par le bas chemin
Manoeuvrer à tromper l'attente...

Ne pense plus... Ne touche point:
Une amante n'est pas un poing
Qui donne la vie avec rage...

Ô comment vaincre cet émoi
Et ne pas déchainer l'orage
Qui grossit et monte de moi?

Paul Valéry (Corona §...)
 

Ô Jeanne, sortilège,
Tu m'égares... Que sais-je
Ce qui m'est le plus doux ?
L'ambre de ton visage
Ou l'autre paysage
Que l'on voit à genoux ?


***

Ô palpitante, ô tendre
Divinité de moi,
Je ne hais point d'entendre
Le haletant émoi

Paul Valéry (Corona §...)

 

Ballade du sexe féminin

Je suis passé jadis par cette porte dérobée

Avant mon premier souffle j’ai dévalé ce toboggan d’émois

Au sortir de l’océan pourpre où mon corps menu

Accordait son battement à celui d’un cœur immense

Écoutant déjà les grondements du monde à travers les parois du ventre

Rideau de mon entrée en scène comme dérisoire comparse désemparé

Entrouve doucement tes lèvres tandis que je contemple le reste du corps

Source d’urine de sang d’eaux-mères et de petites vies braillardes

Dont le crâne apparaît cercle à cercle au milieu des élancements

Vallon vibratile défilé des sirènes fissure des fées

Oreille des nymphes atoll aux palmiers ruisselants cour des miracles

Vestibule de soie étoile noire serrure et charnière à la fois

Visage incarcéré de l’antérieur en double profil perdu

Entrouve doucement tes lèvres tandis que je caresse le reste du corps

Sillage frayage passage parage virage village mirage message

Piste fraîche sentier sous la pluie rue de la rosée

Allée des sueurs avenue des sèves jardin des humeurs

Festival de larmes gala de salives assemblée des mousses

Grappe d’éventails avalanche de plumes vivier des poulpes et des pulpes

Envers des sourires et soupirs rime et raison des mots couverts et des parfums

Entrouve doucement tes lèvres tandis que je hume et palpe le reste du corps

Prince des yeux clairs aux sommets écumeux de la palpitation

Prince des yeux fermés aux profonds flottements de la satisfaction

Prince du nombre six qu’envahit l’un septième

Resserre doucement tes lèvres tandis que je traverse l’âme entière

Michel Butor 




Lorsque nous tremblions
L'un contre l'autre dans le bois
Au bord du ruisseau,

Lorsque nos corps
Devenaient à nous,

Lorsque chacun de nous
S'appartenait dans l'autre
Et qu'ensemble nous avancions,

C'était alors aussi
La teneur du printemps

Qui passait dans nos corps
Et qui se connaissait
 

Guillevic

*

Tu me demandes
de penser ton corps
avec mes mains
tu as raison
le toucher est la vraie pensée
de l'homme

Luis Mizon


... Un soir favorisé de colombes sublimes,
La pucelle doucement se peigne au soleil.
Aux nénuphars de l’onde elle donne un orteil
Ultime, et pour tiédir ses froides mains errantes
Parfois trempe au couchant leurs roses transparentes.
Tantôt, si d’une ondée innocente, sa peau
Frissonne, c’est le dire absurde d’un pipeau,
Flûte dont le coupable aux dents de pierrerie
Tire un futile vent d’ombre et de rêverie
Par l’occulte baiser qu’il risque sous les fleurs.


Mais presque indifférente aux feintes de ces pleurs,
Ni se se divinisant par aucune parole
De rose, elle démêle une lourde auréole ;
Et tirant de sa nuque un plaisir qui la tord,
Ses poings délicieux pressent la touffe d’or
Dont la lumière coule entre ses doigts limpides !
... Une feuille meurt sur ses épaules humides,
Une goutte tombe de la flûte sur l’eau,
Et le pied pur s’épeure comme un bel oiseau
Ivre d’ombre...

 Paul Valéry (Album de vers anciens )
 

*


C'est ainsi que je te voulais
sur le grand lit écartelée
et toute pudeur en allée

Je t'ai connue tulipe close
puis un vent noir nous emporta
vers de pourpres jardins aux roses
où tu naquis entre des draps

Souveraine et impénitente
nue mais plus nue de le savoir
pour les solennelles ententes
de nos nuits comme des mouroirs

C'est ainsi que je t'ai volée
sur le grand lit écartelée
et toute pudeur en allée

Louis Calaferte

*

Pine et con sont souverains de la nuit.
Majestés lubriques régnant sous la même couronne d’anthracite étincelant.
La nuit est constellée non pas d’étoiles cristallines, mais de gouttes de foutre acérées.
 Paillettes coagulées au firmament noir d’un cosmos testiculaire.
 La nuit flambe en silence.
 Dans la rue quelques passants, femmes et hommes, qui cherchent, qui hument le sexe.
S’avancent à pas lents dans la rigole gluante de l’abattoir, leurs semelles grasses de sang.
 Le sexe est le plus étrange apanage de la création. Hallucinant parce qu’il coule directement de la pensée.

Louis Calaferte




Celui qui n'a jamais
goûté à l'interdit
qu'il me jette
la première pomme

*

Au fond des iris
lestes et radieux
on dirait la vulve
réjouie de soif

*

Misérables hypocrites
qui montez au lit
du pied droit
et invoquez le nom de Dieu
avant de copuler
De la porte
donnant sur le plaisir
vous ne connaîtrez
que le trou aveugle
de la serrure

Adbellatif Laâbi


Sanguine

La fermeture éclair a glissé sur tes reins
Et tout l’orage heureux de ton corps amoureux
Au beau milieu de l’ombre
A éclaté soudain
Et ta robe en tombant sur le parqué ciré
N’a pas fait plus de bruit
Qu’une écorce d’orange tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
Ses petits boutons de nacre craquaient comme des pépins
Sanguine
Joli fruit
La pointe de ton sein
A tracé une nouvelle ligne de chance
Dans le creux de ma main
Sanguine
Joli fruit
Soleil de nuit.

Prévert
 
LULLU

Grande et nue un instant après
Avoir dégagé les deux cuisses
Du petit pantalon serré

Une tour sur ses bas de rose
La hanche au ceinturon brodé
Provocante elle attend la chose

Deux seins poires belles et bistres
Epaules à porter des bras
Superbes mais surtout le bas

Ventre avançant l'énorme touffe
Forte et noire comme un péché
Que l'adoration étouffe.

Pierre Jean Jouve

Alice quitte un peu la terre
entre les bras du militaire
malgré ce qu'elle avait promis
formellement à son ami


Silence

oursin de nos narines
dans le désordre
écartelé

à ton odeur rose marine
tout le visage
est attelé

Cocteau

Carmen prompte au plaisir
qui longtemps la secoue
se cramponne au rebord du lit
cabrée à l'avant du roulis

comme une figure de proue

Cocteau
 


Le Condamné à mort


Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes...


Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.

Jean Genet
 

Cocteau
 

Soudain leurs yeux quittaient le monde, leur tête se renversait en arrière 
et leur corps crachait comme un animal furieux

 

 Rien ne m'effraye plus que la fausse accalmie d'un visage qui dort

Cocteau

 

Silence

oursin de nos narines
dans le désordre
écartelé

à ton odeur rose marine
tout le visage
est attelé

Cocteau

Carmen prompte au plaisir
qui longtemps la secoue

se cramponne au rebord du lit
cabrée à l'avant du roulis

comme une figure de proue

Cocteau


Le Condamné à mort


Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes...


Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.

Jean Genet
 
Ô débuts, deux inconnus soudain merveilleusement se connaissant, lèvres en labeur, langues téméraires, langues jamais rassasiées, langues se cherchant et se confondant, langues en combat, mêlées en tendre haleine, saint travail de l'homme et de la femme, sucs des bouches, bouches se nourrissant l'une de l'autre, nourritures de jeunesse,... 

Albert Cohen(Belle du seigneur)


Aimons, foutons, ce sont plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
D'un vit, d'un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n'est rien.

La Fontaine
La main de l'homme n'est vraiment vivante
Que quand elle s'enfonce entre deux cuisses
 pour y chercher un sexe
qui se laisse découvrir comme un fruit dans l'herbe

Lucien Becker

Au ciel des plages, Virginie,
Ombres d'où je t'ai vu sortir,
Le zéphyr, la brise d'été
Apportaient l'odeur de peau nue
Que fleurait ta virginité.

R. Radiguet


Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Je suivis ce mauvais garçon 
Qui sifflotait, mains dans les poches.
Apollinaire

 

« A les voir (les œillets), le plaisir qu’on éprouve à voir la culotte,
déchirée à belles dents, d’une fille jeune qui soigne son linge. »
Ponge

 

 
« Rien de tout ce que me fait sentir la possession des femmes
ne vaut deux minutes que j’ai passé à ses pieds
sans même oser toucher sa robe. »
Rousseau

 


«  Qui n’a pas été branlé par une duchesse ignore le plaisir. »
Anonyme  XVIII ème (Petit fils d’Hercule)
 

          
Savez vous que les punitions                  
               Ne s’adressent pas qu’aux filles...        
          Du plaisir dans la soumission   
                   Au fondement de la famille…    
   Etienne...        
                     Tes jolies petites fesses      
                      N’ont pas pu se retenir        
                                L’a fallu qu’elles m’agressent              
                   Et ma main a du partir               
                     Tes rondeurs en haut des cuisses            
      Sont tremblantes et colorées            
                             
Bien serrées pour qu’ell’ ne puissent                            
Pour l’instant se séparer             
      Le final se met en forme         
         Mais ne te retournes pas     
                            Tes cris doux me rendant forts me      
                    Font passer pour ton papa   
                           L’ascension est à son comble    
                     Ma tête va le transpercer  
                      Le secret qui nous rassemble
                             L’homme e(s)t la femme inversé(e)(s)
      La chair enfin se relâche  
          Le terrain est préparé                 
                    Chacun s’attelle à sa tâche                           
           La mienne est dans l'Etienne                     

 
A.C.


Rojan (Fédor RoyankoWski)

 


Allons! Je, toi...

Si l'androgynie te lasse
(Que chaqu'une reste à sa place!)
Revient vers celles qui dépassent
Si les entre deux t'indifférent

Si les vrais femmes te sont chères
(En gros celles que tu préfères!)
Comme amie ou même amante
Aime donc les opulentes
Celles qui montrent de la chair
Si la douceur est débordante
Tu oublieras l'anorexique
Et ses rondeurs microscopiques
Découvre donc les plantureuses
(Jamais sans faim toujours heureuses!) 
Leur cuisse souple est conquérante
Leur fesse ronde est si marante
Leur jour de gloire est arrivé
Celui où l'œil impur se fronce
Devant le féroce qui fonce
Ses armes prêtes à toutes épreuves
L'étendard levé est la preuve
Que vont s'abreuver les sillons
Où jusqu'au bout nous bataillons
Aux armes, etc.

André Cayrel


 

L'immaculée conception
 ... L'amour a toujours le temps
. Il a devant lui le front d'où semble venir la pensée, les yeux qu'il s'agira tout à l'heure de distraire de leur regard, la gorge dans laquelle se cailleront les sons, il a les seins et le fond de la bouche. Il a devant lui les plis inguinaux, les jambes qui couraient, la vapeur qui descend de leurs voiles, il a le plaisir de la neige qui tombe devant la fenêtre. La langue dessine les lèvres, joint les yeux, dresse les seins, creuse les aisselles, ouvre la fenêtre; la bouche attire la chair de toutes ses forces, elle sombre dans un baiser errant, elle remplace la bouche quelle a prise, c'est le mélange du jour et de la nuit. Les bras et les cuisses de l'homme sont liés aux bras et aux cuisses de la femme, le vent se mêle à la fumée, les mains prennent l'ensemble des désirs...

P. Eluard et A. Breton


Chambres d'un moment
Qu'importe comment
On se déshabille
Tout est comédie
Hormis ce qu'on dit
Dans les bras des filles

Aragon
 

Je voudrais pas crever 
Avant d'avoir usé 
Sa bouche avec ma bouche 
Son corps avec mes mains 
Le reste avec mes yeux.

Boris Vian

O délicat con d'Irène
 
C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes désirs. Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. 
Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux.

C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir. Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.
 Que j'aime voir un con rebondir.
  Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église. Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces. Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue. Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.
Si petit et si grand! ... 
 Enfer que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.

  L.A. (Défense de l'infini)


Passage à l'acte
 

Voilà qu'un lit complice accueille les amants
Ma muse, n'entre point dans cette chambre close.
Sans toi, seuls, ils sauront inventer mille mots,
et sa main gauche à lui ne sera pas oisive
Au lit, ses doigts sauront s'occuper aux endroits
où l'Amour, en secret, aime tremper son dard.
Hector si valeureux, bon ailleurs qu'aux combats

ainsi pour commencer besognait Andromaque
Et de même faisait Achille à sa captive,
las de ses ennemis, sur sa couche alangui.
Tu les laissais sur toi se poser, Briséis,
1 ces mains toujours trempées du sang des Phrygiens.
A moins que ton plaisir ne fût, belle jouisseuse,
que viennent sur ton corps ces mains d'homme vainqueur ?
Crois-moi : ne hâte point les plaisirs de Vénus,
mais tarde, et, peu à peu, diffères-en le charme.
Cet endroit où la femme aime qu'on la caresse,

tu l'as trouvé? Caresse, et n'aie pas de pudeur!
Tu verras dans ses yeux trembler comme un éclair,
un reflet du soleil sur l'onde transparente ;
Ensuite elle gémit, puis murmure d'amour,
geint doucement et dit les mots que veut ce jeu.
Mais ne va pas alors, déployant trop ta voile,
laisser l'amante là, ni lui courir après :
 Ensemble vers le but hâtez-vous — plein plaisir,
si elle et lui, vaincus, gisent en même temps.
 Telle est la marche à suivre, à loisir, librement,
sans hâter ce larcin d'amour par quelque crainte,
Si tarder est peu sûr, alors, rame à pleins bras,
donne de l'éperon, fonce à bride abattue 1.

L'Art d'aimer, II, 703 sqq.

Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)

*

Bien que par tous les mecs elle soit courtisée,
Dans rome toute entière il n'en est pas un qui
Puisse affirmé qu'un jour il a baisé Thaïs.
"Quelle chaste!" Mais non! elle leur fait des pipes

Ovide

 

À vous, Mesdames...

Mais puisqu'à l'ennemi j'ai ouvert grand la porte,
je vais tout lui livrer, traître de bonne foi.

Long amour se nourrit mal de bontés faciles :
il faut à ces doux jeux mêler quelques refus.
Qu'il se traîne à ta porte, et la dise cruelle,
qu'il s'humilie beaucoup, et menace beaucoup.
Le sucré nous écoeure, et l'amer nous réveille.
La barque, par bon vent, souvent chavire et sombre.
Épouses, s'il vous est refusé d'être aimées,
c'est que votre mari va vous voir quand il veut.
 Ajoutez une porte et un portier sévère
qui dit : «Tu n'entres pas ! » — exclu, il t'aimera!
 Vos glaives sont usés, laissez-les donc tomber,
prenez pour le combat des armes affûtées.
Et je ne doute point que vous me viserez

avec les traits que, moi, je vous aurai donnés!
Tombé dans tes filets, captif de frais, l'amant
espère être le seul à posséder ta chambre.
Qu'il soupçonne un rival, des faveurs partagées :
sans cette ruse-là, coup de vieux sur l'amour!

Un bon cheval court bien, aussitôt qu'on le lâche,
s'il précède ou poursuit quelques autres coursiers.
Nos feux se sont éteints ? Un affront les ranime.
J'avoue: je n'aime point, si je ne suis blessé!
 La cause de ses maux doit rester vague : inquiet,
il pensera qu'il y a plus encore qu'il ne sait.
 Pour qu'il s'emballe, feins qu'un esclave te garde
ou qu'un galant trop dur d'un soin jaloux t'ennuie.
Sans le moindre danger, le plaisir est moins vif.
Et même si tu es plus libre que Thaïs,
Feins de tout redouter ; si, plus facilement,
il peut aller chez toi par la porte d'entrée,
Fais entrer ton amant par la fenêtre ouverte,
sur ton visage, affiche une visible peur.
Fais surgir tout à coup ta servante rusée,
dis-lui de s'écrier : « Ah! nous sommes perdus!»,
Puis cache quelque part ton jeunot tout tremblant,
Mais il faudra mêler à toutes ces alarmes
Des plaisirs sans souci, pour qu'il n'aille pas croire
que ses nuits avec toi se payent à ce prix !

L'Art d'aimer, 111, 577 sqq.

Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)


Dans l'escalier...

Comme je descendais l'escalier mal famé
Tu entrais par la porte et, pour une seconde
J'ai vu ton visage inconnu et tu as vu le mien.
Là-dessus je me suis caché, fuyant ton regard, et toi
Tu es passé rapidement, en dissimulant ton visage,
Puis tu t'es faufilé dans la maison mal famée
Où tu n'as pas dû trouver plus de plaisir que moi même.


Et pourtant l'amour que tu voulais,
J'aurais pu te le donner;
L'amour que je voulais
Tes yeux las qui savaient l'on dit
Tu aurais pu me le donner.


Nos corps se sont sentis,
Ils se cherchaient.
Notre sang et notre peau se sont compris.


Mais nous nous sommes cachés l'un de l'autre,
Troublés.

Constantin P. Cavafy

 

L'amour l'après-midi

Chaleur... Midi passé. Au beau milieu du lit,
je me suis allongé pour prendre du repos.
Un volet reste clos, et l'autre bâille un peu :
la lumière ressemble à celle d'un sous-bois,
D'un crépuscule à l'heure où Phébus se retire,
ou quand la nuit n'est plus, sans qu'il fasse encor jour.
Lumière que l'on offre aux amantes timides :
c'est l'abri espéré par leur chaste pudeur.
Corinne m'a rejoint, tunique dénouée,
ses cheveux en bandeaux me cachent son cou blanc.
Telle, Sémiramis allait vers son époux,
et telle fut Laïs, aux si nombreux amants.
J'arrachai la tunique : elle ne gênait guère,
(si fine) — elle luttait pour en rester vêtue.
Elle luttait, mais sans vraiment vouloir gagner,
et ne fut point fâchée de se rendre, vaincue...
Quand sans voile elle se dressa devant mes yeux,
sur son corps tout entier, nul défaut, nulle part.
Ses épaules, ses bras, que je vis et touchai!
La forme de ses seins, faite pour les caresses !
Et ce ventre si plat sous cette  gorge intacte !
La hanche, douce et pleine, et la cuisse, si jeune!
Des détails ? À quoi bon ? Tout méritait éloge
et tout contre mon corps je serrai son corps nu.
Le reste... Fatigués, nous dormîmes ensemble.
Ah ! donnez-moi souvent un tel après-midi !

(Les amours)
Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)

 

Sur ta cuisse et ta mamelle,
où l'aridité se mêle
à toute moiteur femelle,
jusqu'au frisson qui t'aima,
de vergeture en blessure
je te remonte et pressure
O Jeanne d'Arc de luxure
où l'inceste à son climat


...l'onzième doigt, contractile,
borgne gland, masculin style,
pour une conquête utile
peut sortir de ses remous
et, regagner, puis leur centre
une fois visité l'antre
qui referme sur le pantre
la couronne aux cercles mous.

Audiberti
 
Adore les femmes.
Elles sont là pour.
Le hameau des âmes
s'appelle l'amour.

Audiberti


***

des bittes et des chattes
en train de bouillir
affluence au bain public

     Santoka

D'un long baiser il a bu mon âme sur mes lèvres, 
Comme le soleil absorbe la rosée.

Lord Jennyson
 

 

   Il aime bien peu celui qui se refuse à tout savoir de ce qu'il aime.
(Curieusement, dans notre société où presque tous les hommes s'intéressent aux moindres détails du fonctionnement et des performances des voitures, des ordinateurs, ou des équipes de foot, assez peu s'intéressent au fonctionnement de la sexualité féminine. Ils bichonnent leurs voitures plus que leurs femmes !)


Son corps est d'un blanc monotone
Comme la neige sur les champs
Mais sa toison semble un automne
Doré par les soleils couchants

J. Richepin



Quand le mot est bien trouvé,
Le sexe, en sa faveur, à la chose pardonne:
Ce n'est plus elle, c'est elle encore pourtant...
La Fontaine


Ode au vagin

 Quand une femme est en chemise
Les épaules de marbre blanc,
Le cul, forme encore indécise
Dans les plis du voile tremblant,
Le parfum épars dans la chambre,
L'orteil, le mollet qui se cambre,
Les nichons rosés d'un émoi,
Les bras, la taille forte ou frêle,
Tout t'annonce, tout te révèle,
Rien n'est attirant que pour toi.

Le voile glisse. Extase ! Aurore !
Exquis prélude des bons coups !
Les cuisses te cachent encore,
Mais voici ton poil souple et doux,
Ton poil, touffe d'or ou d'ébène
Que l'on croirait posée à peine
Au bas du ventre point plissé,
Et qui, lentement caressée,
Allonge sa pointe frisée
Comme un triangle renversé.

Mais les cuisses s'ouvrent. Victoire !
Voici le con dans sa beauté,
Sous sa frisure blonde ou noire
Adorablement abrité,
Humide comme une prunelle,
Frissonnant déjà comme une aile
Dans le fouillis des rameaux verts,
Détendu sur sa fente rose,
Et l'air tout de même un peu chose,
Avec son sourire en travers !

La main de l'amant t'entrebâille
Vivante rose de cypris,
Et de tout de suite elle travaille,
D'un doigt léger, le clitoris.
Fin chef-d’œuvre de la nature,
Vit d'oiseau, pine en miniature,
Bouton subitement durci,
Qui, dans l'écartement des lèvres,
Tout baigné d'amoureuses fièvres,
Dresse la tête et bande aussi.

Ô paradis ! Joie étoilée !
Explosion du désir fou !
La langue, la langue effilée,
Toute la langue dans le trou !
Pendant que, de ses mains savantes,
Il étreint les fesses mouvantes
Ou chatouille le bout des seins,
Et que, la chevelure éparse,
L'impétueuse et belle garce
Halète en mordant les coussins !

Et d'abord il faut que je dise,
En un rythme savant et clair
Comment ta forme se précise
Dans le poème de la chair.
Mais quel baiseur - fut-il un maître
Dans l'art de s'égayer l'urètre -
A t-il seulement soupçonné
Comment tu t'ouvres et te fermes,
Et de quels subtils épidermes
La nature t'a façonné ?

Tu reste pour lui le mystère,
Sous sa main comme sous ses yeux,
L'énigme auguste de la terre,
Le secret énorme des cieux,
Le gouffre petit, mais terrible,
Le fantastique trou du crible,
L'enfoncement sombre et béni,
La réalité dans le rêve,
L'inexplicable fente d'Eve
Sur la nuit et l'infini.

Quand on t'ouvre et qu'on te regarde
Dans ta sublime étrangeté,
La prunelle devient hagarde
Comme au bord d'un flot redouté.
Curiosités dangereuses !
Tu t'élargis et tu te creuses :
Les doigts effarés doutent d'eux.
La lèvre, délicate et rose,
S'amincit et se superpose :
On croirait que vous êtes deux !

Quelle floraison magnifique
Au divin jardin des amours !
Ainsi que le Protée antique,
Tu changes partout et toujours,
Tantôt plus fermée qu'une digue,
Tantôt béant comme une figue
Quand au soleil elle se fend,
Tantôt mi-clos à la décharge,
Tout petitet, juste assez large
Pour le frêle doigt d'un enfant.

Clovis Hugues

 


Tu es plus belle que le ciel et la mer

Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime

Blaise Cendrars
 
 

Quand je patine un couple de tétons,
Durs, arrondis, rebelles, élastiques,
Lorsque nanti de mille appas physiques,
Mon vit, en rut, décharge à gros bouillons,
Des dieux, des rois, je méprise la gloire.
Un joli con vaut mieux qu'un diadème !

Un con touffu, mutin, ingénieux,
A deviner cent tours voluptueux,
Des reins d’ivoire et des fesses de marbre,
Une Charrière à mobiles ressorts,
Qui, sans quartier, m’attaquent corps à corps,
S’unit à moi comme le lierre à l’arbre,
Qui, secondant mes amoureux efforts,
Aux coups de cul répond avec adresse,
Serre mon vit, forge les voluptés,
Et me prodigue une adorable ivresse,

Voilà mes lois et mes divinités.
Avec le sceptre, et l’encens, et l’hommage
Jamais paillard, jamais fouteur ni sage
N’ira troquer les plaisirs enchanteurs.
Laisser les cons à l’appât des honneurs,
Quand, dans mes bras lascivement serrée,
Je tiens Dubois*, demi-morte, égarée.

Ne renaissant que pour doubler l’assaut,
Mon cœur content croit tenir Cyrthérée.
Je suis de braise, et mon vit au plus haut ,
Fier de fourbir de si superbes charmes,
De Jupiter ne voudrait pas le sort,
A Frédéric** ne rendrait pas les armes,
Soutient son rang et me conduit au port.

En la formant, la divine nature
N’épargna rien : l’esprit et la beauté,
Telle est, en bref sa fidèle peinture.
Au globe entier, humaine créature
N’eut autant l’air de divinité.

Gabriel Seinac De Meilhan (1736 - 1803)

 

LA SOLITAIRE

Dans le fauteuil bleu, large comme un lit,
Aux bras enlaçants comme une caresse,
Elle est toute nue et toute en ivresse,
 Devant la candeur du miroir poli.
Un signe coquet qui semble un grain d'orge,
Tressaille et tressaute en brusques élans,
Entre ses deux seins gonflés et brûlants,
 Ses cheveux défaits roulent sur sa gorge.
Le cou renversé, le flanc qui se tord,
Les jarrets tendus, ses cuisses ouvertes,
Tout son corps se cambre, et ses doigts alertes
Fouillent l'ombre rose où frise de l'or !
Vite ! vite ! et toujours plus vite !
Sa main s'accélère et son bras frémit ;
Ses yeux tournoyants sont clos à demi
Et son ventre blanc s'élève et palpite !
Vite ! encor plus vite ! un rauque soupir !
Un sourire étrange ! Elle a rendu l'âme...
Et sa main s'arrête, et sa chair se pâme;
Son souffle pressé paraît s'assoupir...
Plus rien ! Le silence ! Elle est toute pâle !...
Soudain, le désir la reprend, la tient.
Sa hanche se crispe et sa main... revient.
Vite ! vite ! vite ! et vite !... Elle râle !
Le soir tombe ; et tout d'ombre se remplit.
On ne perçoit plus que des profils vagues...
A peine peut-être un reflet de bagues
Éperdument tremble au miroir poli!...

Louis MARSOLLEAU, 1920



***


CHAMPIGNY

Champigny, grâces canotières —
L'amour taquinant le goujon
Dissimulait entre les joncs
Quelques coeurs et une chaumière.

La chaumière où je t'ai connue
Marie que je n'aimais que nue,
C'était aussi à Champigny
Les parapluies en champignons
Poussaient d'un coup sur l'avenue.

Mais moi, pensant à la cueillette,
Je plantais dans ton sexe herbu
Un cèpe sur lequel tu bus
La rosée de l'aube défaite.

Orages du cœur, dont vainqueur
Il conviendrait que je sortisse
Vos échos en moi retentissent
Lorsque nous sommes cœur à cœur.

Raymond RADIGUET, 1921

***

Saison

Bilboquet dont je suis la tige
Sur laquelle est tombé ton corps,
Je comprends bien qu'un jeu pareil
Puisse te donner le vertige !

Aussi afin de satisfaire
Les désirs que loges en toi
L'amour ne les veut qu'à l'étroit
–Rends-moi mignonne la pareille

C'est à ma tige alors de faire
Les doux mouvements de recul
Capables d'émouvoir ton cul
Mais non ta coquille d'amour

Puisque le sang rosit encor
L'entrecuisse où tu me préfères.

Raymond RADIGUET, 1921



***

LA VIERGE AMOUREUSE

Voici la vierge au sein fleuri,
À qui les nuits de mai sont dures,
Et qui prend son doigt pour mari,
Chaque soir sous les couvertures.

Son urine au parfum troublant
S'écoule en cascade rebelle,
Et les bords du pantalon blanc
Font une ogive à sa chapelle

Elle rêve d'un beau gars nu
Qui, bien vautré sur sa poitrine,
Pisserait à jet continu...
Autre chose que de l'urine.

Louis PERCEAU, 1934


Solitude

Je bande trop. De ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
Son champignon.
Etre à midi seul dans ma chambre,
En tête à tête avec son membre,
C'est du quignon!

Mon jacquemart' me bat le ventre ;
Dans quelque chose il faut que j'entre,
Cul, bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine
Lançant son œillade assassine
De son balcon.

En vain Coco dresse sa huppe :
Dans la maison pas une jupe,
Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque,
À défaut de con, je t'invoque,
Veuve Poignet !

Grande Vénus masturbatrice,
Solitaire consolatrice
Des amoureux,
Puisque je manque de maîtresse
Accorde au moins à ma détresse
Tes plaisirs creux.

Prête-moi cette main adroite
Qui sait, d'une caresse étroite,
Saisir l'engin,
Et fait jouer la pompe à sperme
Entre les doigts qu'elle referme
Comme un vagin.

Enseigne-moi, j'y suis novice,
Ce jeu que Tissot nomme vice,
Ce jeu caché
Que Cupidon enfant pratique,
Épointant sa flèche érotique
Loin de Psyché.

Les pieds appuyés au chambranle,
Lentement d'abord je me branle,
Et puis presto :
Je développe mon extase,
Ponçant mon pilier de la base
Au chapiteau.

Mais la Chimère ouvre la porte.
Une femme entre, à gorge forte,
À reins puissants,
Qui retroussant chemise et cotte
Met sous mon nez sa grosse motte
Aux crins frisants ;

Puis souriante se retourne,
Et ne sachant par où j'enfourne
M'offre son cu.
Rubens, il faut que tu confesses
Par la ronde ampleur de ces fesses
Ton art vaincu !

Mais je l'empoigne par les hanches
 Et j'écarte ses cuisses blanches
De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l'abricot forçant la fente
Y fait son trou.

Serrant le cul, haussant la croupe,
Les pieds en l'air comme en un groupe De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
Le tordion.

Un flot de liqueur prostatique,
Du temple mouillant le portique,
Écume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse
Elle crie à chaque secousse :
Oh ! va plus fort !

Les yeux noyés, de plaisir pâle,
Jusqu'à la garde elle s'empale,
Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d'un antre
Les filles s'enfonçaient au ventre
L'outil de bois.

Je la transperce d'outre en outre.
Le spasme arrive : un jet de foutre,
Un jet brûlant,
Parcourt mon dard comme une lave,
Jaillit, retombe, et de sa bave
Poisse mon gland.

Quand j'ai bien égoutté mon tube,
Je vois s'envoler le succube
Aux beaux seins nus,
Je deviens flasque, je débande,
 Et je regrette mon offrande,
Fausse Vénus.

Sur mes doigts en nappes s'épanche
Déjà froide, la liqueur blanche ;
Tout est fini,
Et j'offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope, Spallanzani !

Théophile GAUTIER, 1864

 

 



Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Je suivis ce mauvais garçon 
Qui sifflotait, mains dans les poches.

Apollinaire

 


Chaque fleur a son abeille
Et chaque abeille a son bourdon
Chaque vie a sa merveille
Puisque chaque fille a son con

A.C.
Jean Couderc

 TOUT DISPARAIT QUAND PARAIT LE TRI
ANGLE NOIR LE TRIANGLE LYRIQUE
LE TRIANGLE CENTRAL CHANTE
 ÉPERDUMENT LA DRESSÉE 
DU MAÎTRE ET LE TRIAN
GLE NOIR AVEUGLE LE 
DÉSIR QUI LE REGAR
 DE... MAIS LE TRI 
ANGLE NOIR EST
  UN DÉSIR  
  SANS  
  MA  
 IN  
...

P.A. Birot



Comité Français de Défense des Triangles



TON TRIANGLE NOIR
TON  TRIANGLE
TRIANGLE
TRIANGL
TRIAN
TRI
T
!



 LORSQUE  LE  TRIANGLE
 S’OUVRE  EN GRAND
 LE CERCLE DE
 FAMILLE
 S’AGR
 AND
IT
§



Physique et Géométrie sentimentale
Dans un triangle
la bissextrice est une demi-droite qui coupe l’angle
en deux parties à égale distance du point.

*
Tout corps plongé dans l’auto stimulation reçoit une poussée verticale
de plaisir qui s'exerce de bas en haut et qui est égale
à la somme du volume des gestes déplacés et des désirs accumulés. 

A.C.
 




Sa culotte en dentelles

travaillée à la main
avec amour
YYYYY
XXX
§§
T








Je l’aime beaucoup trop
passionnément
pas du tout
\\\!///
jamais
un p
eu
 !



A.C.
 

Fermez vos yeux à demi,
Et contrefaite un peu la louche,
Puis en approchant votre bouche,
Dites : Baisez-moi, mon ami !

Ca, ces deux lèvres ! Ca, ce ris !
Ca, cette languette gloutonne,
Qui se courbe en faux qui moissonne
Toute la fleur de mes esprits.

Après cela, recommençons
 A nous baiser d'une autre sorte :
Si vous contrefaite la morte,
Je mourray de même façon.

C. Binet


Calebasse mon bel amour
Le seigneur qui t'a créée
T'a faites si polie et si lisse
Qu'il t'a laissée sans poil ni fente
(La calebasse et... le bâton étaient les attributs des pèlerins)



...Calabaça buen amor
El senor que te crio 
Tan brunido te saco
Qu'en ti sola no dexo
Un pelo ni una raça...

Chanson de pèlerin (15eme s.)


La fuite inquiétante de l'été

Je ne revois plus le visage ni le corps de celle que je tenais contre moi, dans le Nord-Sud, vers St Lazare. Je sais seulement que dans 
cette foule compacte où les balancements du train penchaient d'un coup toute la masse oscillante des voyageurs elle se laissait faire 
comme privée de raisons et de sentiments. Comme si nous avions été dans un désert véritable, où même la présence d'un homme eut été 
pour elle si surprenante et si terrifiante que l'idée ne lui serait
pas venue de bouger ou de résister un instant. J'étais donc contre elle, par-derrière collé, 
et mon haleine faisait remuer légèrement les cheveux de sa nuque. Mes jambes épousaient la courbe des siennes, mes mains avaient longuement 
caressé ses cuisses, elle n'avait pas retiré sa main gauche quand je l'avais un instant furtivement serrée. Je sentais contre moi la douce pression 
de ses fesses à travers une étoffe très mince et glissante, dont les plis occasionnels même m'intéressaient. Je maintenais avec mes genoux 
un contact étroit. Je les fléchissait un peu, afin que ma queue bridée par le pantalon trouvât, pendant qu'elle grandissait encore, un lit entre ses fesses
que la peur contractait, un lit vertical où les secousses du train suffisaient à me branler. Je voyais mal le visage de cette femme, par côté. 
Je n'y lisais que la peur. Mais quelle peur? Du scandale, ou de ce qui allait arriver? Elle mordait sa lèvre inférieure. Soudain, j'eus un désir irrépressible
de contrôle. Je voulus connaître la pensée de cette femme, je glissais ma main droite entre ses cuisses. Merveille du poil deviné sous l'étoffe, 
étonnement du cul pressé. Cette femme était donc en pierre? Je ne connais rien d'aussi beau, rien qui me donne le sentiment à un pareil point,
que la vulve quand on l'atteint par derrière. Mes doigts ne pouvaient s'y méprendre. Je sentais les lèvres gonflées, et soudain la femme 
comme pour se raffermir sur ses pieds écarta les cuisses. Je sentis les lèvres céder, s'ouvrir. Elle mouillait tant que cela traversait la robe. 
Les fesses trois ou quatre fois montèrent et descendirent le long de ma pine. Je pensais tout à coup au gens alentour. Personne, non personne
dans cette presse ne prêtait attention à nous. Visage gris et ennuyés. Posture d'attente. Mes yeux tombèrent dans des yeux qui regardaient,
qui nous regardaient. Ils allaient d'elle à moi, ces yeux battus par la vie, ces yeux soulignés plus encore par la fatigue des longs jours que par le fard,
ces yeux pleins d'histoires inconnues, ces yeux qui aimaient encore pour un peu de temps l'amour. C'étaient les yeux d'une femme assise assez loin, 
et séparée de nous par un peuple aveugle, d'une femme qui de si bas ne pouvait deviner le manège, ne pouvait que voir nos têtes ballottées par
la marche du train et l'incontrôlable du plaisir prochain. Ils ne nous lâchaient pas, ces yeux, et j'éprouvais soudain une sorte de nécessité de leur répondre.
C'étaient des yeux immenses, tristes, et comme sans repos. Savent-ils? Ils battaient un peu pour me répondre. Ils se tournaient vers ma voisine 
que je sentais profondément frémir. Ils n'interrogeaient pas. Ils savaient sans doute. Les mouvements de la femme devinrent plus rapides, avec ce
caractère étrangement limité que donne la crainte de se trahir. Je vis brusquement se dilater les prunelles qui me fixaient, comme si un gouffre 
s'était ouvert sous la banquette. Les yeux venaient de saisir sur la face de la femme que je serrais le premier spasme de la jouissance.
Je ne sus qu'après eux ce qui venait de se produire, et c'est en même temps que la femme assise que je partis, et je me demande quel air dut être 
le mien alors, quand celle-ci cacha brusquement dans ses mains ses yeux déchirés de jouir. Un temps infini s'écoula jusqu'à la station suivante 
comme un grand silence immobile et je ne pensais plus à rien. Entrée en gare, les lumières extérieures, la courbe du quai, les reflets sur les briques blanches, 
un remous violent à l'ouverture des portes jeta dehors la femme dont je n'avais pas vu les yeux; tandis que l'assaut des nouveaux voyageurs étendait
un voile entre moi et les yeux que je ne voyais plus. Je restais seul, sans connaître  le vrai de cette histoire sans intrigue, où tout est pour moi dramatique
comme la fuite inquiétante de l'été.

Aragon (avant!)
 


Sonnet pointu

Reviens sur  moi ! Je sens ton amour  qui se dresse ;
Viens, j'ouvre mon désir au tien, mon  jeune amant.
Là... Tiens... Doucement... Va plus doucement...
Je sens, tout au fond, ta chair qui me presse.

Rythme   bien   ton   ardente   caresse
Au  gré   de   mon  balancements,
Ô    mon   âme...     Lentement,
Prolongeons l'instant d'ivresse.

Là... Vite! Plus longtemps !
Je  fonds !  Attends,
Oui, je  t'adore...

Va ! va ! va !
Encore !
Ha!

Edmond HARAUCOURT

 
On donnerait cher pour savoir ce qu'elles pensent. Celles qui veulent ne pas être touchés. 
Celles qui veulent qu'on les laissent faire. Celles qui veulent qu'on les saisissent lentement. Celles qui veulent frémir, 
celles qui veulent frôler. Celles qui ne savent pas ce qu'elles veulent. Les habituées. Les novices. 
Celles qui ne comprendront pas comment elles ont une fois dans leur vie permis cela. Les désespérées. 
Les folles. Toutes les femmes sans mémoire, toutes les femmes sans lendemain...

Aragon
ÉPIGRAMMES DE MARTIAL (Ier SIÈCLE AV-JC)

XXXIV
Lebie, tu t'envoies en l'air la porte toujours non gardée et ouverte, tu ne caches pas tes adultères. Un spectateur y prend plus de plaisir qu'un amant. Ta jouissance t'est d'autant moins agréable quand elle est cachée. Mais une courtisane doit éloigner les témoins par un rideau et un verrou : dans les lupanars du Sumemnium il y a une petite fente. Apprends donc la pudeur chez Chione ou Ias : les plus immondes des prostituées se cachent dans des monuments. 
Ma censure te parait trop sévère ? Je ne t'interdis pas, Lesbie, d'être ramonée.


http://remacle.org/bloodwolf/satire/Martial/table.htm

DENTELLE

Cette dentelle, affirmation de ta féminité,
Quand le jean unisexe et râpeux
Traîne au sol en bouchon,
Si fine et qui accroche si fort mes doigts à toi
Trempée du sexe qui coule de désir.

Cette dentelle, blanc sur blanc
En bas de ton ventre,
Où mes lèvres s’attachent,
Sous laquelle je sens ton désir s‘arrondir
Quand je le gonfle sous ma langue.

Cette dentelle qui s’envole dans la chambre
Pleine de ton odeur, de ton odeur d’envie
De mes mains, de mes lèvres, de mon sexe,
De ta faim, de ta soif de plaisir,
Si fragile et si pleine de toi.

Cette dentelle si remplie de moi
A en craquer et que j’écarte un peu
Pour venir en toi sans en perdre le contact,
Quand ce n’est pas toi,
Dans ton impatience de moi,

Qui l’ouvre avant de me prendre
A pleine main pour me glisser en toi.
Cette dentelle qui alors se tache
De ta jouissance et de la mienne,
Qui te fait comme un souvenir le jour durant.

Cette dentelle, c’est là sa seule utilité,
De retenir les coulures chaudes
De la réminiscence d’un orgasme
Joyeusement partagé,
Que tu gardes en haut de tes cuisses.

François d'Alayrac

 

 

 

 


SENS DESSUS DESSOUS

Effleure
Doucement tes lèvres
Vestibule de soie et moi
Préparant mon entrée en fièvre
Suspendu au dessus de toi
Vois
Ce duvet cette coiffure
Au milieu de tes jambes nues
Sens
Cette odeur de chevelure
Et de marine confondue
Entend
Ton ventre murmure
Même le mien a entendu

Tu ne dis rien juste une injure
De ta bouche jaillit le vent
Et la liqueur de ma blessure
Goutte
C’est le chant le plus émouvant

A. Cayrel


**


L'art érotique hindou 


"L'aîné de tous, c’est le désir d’amour
que nul ne pourra dépasser
ni chez les dieux, ni chez les morts
ni chez les hommes.
Hommage à toi qui es l’aîné de tous,
le plus grand dans le monde.
(Atharva-Veda IX.2.19)"


« Alors il lui écarte les cuisses : 
« Que le ciel et la terre s’écartent ! » 
S’unissant à elles, appliquant sa bouche
 sur la sienne, trois fois il la caresse
 dans le sens des poils » (BAU VI 4. 21).


« La femme est le foyer, son vagin le combustible ;
les avances de l’homme sont la fumée ; la vulve est la flamme ;
 la pénétration les tisons ; le plaisir les étincelles.
Dans ce foyer, les dieux versent la semence.
 De cette offrande naît un embryon. »
Serge Gainsbourg   

Lorsqu'en songes obscurs
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En des rêves absurdes
Sa pupille s'absente
Et son iris absinthe
Subrepticement se teinte
De plaisirs en attente
Perdue dans son exil
Physique et cérébral
Un à un elle exhale
Des soupirs fébriles
Parfumés au menthol
Ma débile mentale
Fais tinter le métal
De son zip et Narcisse
Elle pousse le vice
Dans la nuit bleue lavasse
De sa paire de Levi's
Arrivée au pubis
De son sexe corail
Ecartant la corolle
Prise au bord du calice
De vertigo Alice
S'enfonce jusqu'à l'os
Au pays des malices
De Lewis Caroll.

Serge Gainsbourg   

 

*

 

Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre


Promis demain j'arriv'rai pile
Pour faufiler ma grande aiguille
Sous le cadran de ton bidule
On s'enverra jusqu'au clocher
Et mon coeur comme un balancier
Ondulera sous ta pendule


Dis-moi au chrono de tes reins
Quand passera le prochain train
Combien coûtera le trajet
l'ai tant couru contre ta montre
Voici qu'à l'heur' de la rencontre
Je me sens des doigts d'horloger...

Alain Leprest

Boris Vian - La Messe en Jean Mineur 

AMIS je veux éjaculer
Tout le vieux foutre accumulé
Dans la boutique de mes couilles
Je sens se roidir mon andouille
Il n'est plus temps de reculer
Mâle, femelle, âne ou citrouille
Ce soir je vais tout enculer

C'EST à l'glise que je veux
Sodomiser tous ces morveux
Enfilons nos noires soutanes
Pareils aux boules des platanes
Nos roustons noirs font les nerveux
Nous sommes nus sous nos roupanes
Passe une belle aux longs cheveux

DEGAINONS la trique violette
Qui hennit et rompt sa gourmette
Echappant à nos couturiers
Je lève mon noir tablier
La belle lèche ma quéquette
Attisant le feu meurtier
D'une langue rose et proprette

VOICI que le corbeau croasse
Voici que mon engin bavasse
Et que déjà brament les chantres
Tantôt je sors et tantôt j'entre
Et je répands l'âcre lavasse
Issue du doigt que j'ai au ventre
Au bénitier de sa conasse

MON sperme a craché sur sa tombe
Et là mon braquemard retombe
Mais la belle sait mille tours
Et me tend son cul de velours
Cul de houri cul de colombe
Qui s'offre rose et sans détours
Et je m'y rue comme une bombe

COMME une flèche dans la cible
Comme un protestant dans la bible
Ma queue palpite de bonheur
Et la belle rit de douleur
Cul d'une courbure indicible
Plus ferme qu'un cul de facteur
De foutre il faut que je te crible

SE dégageant d'un coup de hanches
Elle se retourne et se penche
Sur le bâtonnet rabougri
Et dégouté de mistigri
Elle a de grands yeux de pervenche
Et me suçotte mon grigri
MIRACLE ! AMIS, C'ETAIT DENTS BLANCHES !

L'APOTHEOSE alors éclate
Un beau cardinal écarlate
Encule les enfants de choeur
Qui chantent faux de tout leur coeur
Se branlant dans une tomate
Le curé décharge - vainqueur...

Un spectacle offert par COLGATE !


Cuando fuiste novio mío
por la primavera blanca,
los cascos de tu caballo
cuatro sollozos de plata.

Lorsque nous étions fiancés
dans la blancheur du printemps,
les sabots de ton cheval
étaient des sanglots d'argent...

Amour, amour.
entre mes cuisses serrées
le soleil nage comme un poisson.
Eau tiède entre les joncs,
amour.
Coq, attention, la nuit s'en va !
Non, qu'elle ne parte pas !..

Offre les melons noirs de tes seins
à la rumeur de la messe...

Comme un encensoir plein de désirs,
tu passes dans le soir, lumineuse et claire
montrant ta chair obscure de nard flétri
et la puissance sexuelle de ton regard...

Des draps blancs pour t'évanouir !..

Comme les calmars,
tu aveugles, nue, de ton encre parfumée...

Ta chair a cherché sur ma carte
le jaune de l'Espagne...

… j'ai recouvert ton corps
de la cape de mon talent...

Dans les yeux de la religieuse
galopent deux cavaliers.
Un soupir ultime et sourd
décolle sa chemise…


Frederico Garcia Lorca

 

La chèvre
te suit lentement
humblement amoureuse;
mais tes passions sont insatiables;
la Grèce antique
te comprendra...

Amour, amour
il est blessé.
Blessé d'amour enfui;
blessé,
mort d'amour.
Dites à tous que c'est la faute
du rossignol.
Bistouri à quatre tranchants,
gorge brisée et oubli.
Prends ma main, amour,
car ma blessure est profonde,
blessé d'amour enfui,
blessé !,
mort d'amour !..

Sur les berges de la rivière
la nuit se baigne lentement.
Et sur les seins de Belisa
les rameaux se meurent d'amour.
Les rameaux se meurent d'amour !
La nuit chante dénudée
sur les ponts du mois de mai.
Belisa lave son corps
d'eau saumâtre et de nards.
Les rameaux se meurent d'amour !
La nuit d'anis et d'argent
brille sur tous les toits.
Argent des ruisseaux et des miroirs.
Et anis de tes cuisses blanches.
Les rameaux se meurent d'amour !..

Je sens ici
la chair humaine
Si tu ne me la donnes pas,
c'est toi que je mangerai...

Frederico Garcia Lorca
(extraits de différents poèmes)

L'insecte
 
De tes hanches à tes pieds
je veux faire un long voyage
 
Moi, plus petit qu'un insecte
 
Je vais parmi ces collines,
elles sont couleur d'avoine
avec des traces légères
que je suis seul à connaître,
des centimêtres roussis,
de blafardes perspectives.
 
Là se dresse une montagne.
Jamais je n'en sortirai.
Ô quelle mousse géante!
Et un cratère, une rose
de feu mouillé de rosée!
 
par tes jambes je descends
en filant en spirale
ou dormant dans le voyage
et j'arrive à tes genoux,
à leur ronde dureté
pareille aux âpres sommets
d'un continent de clarté.
 
Puis je glisse vers tes pieds
et vers les huits ouvertures
de tes doigts, fuseaux pointus,
tes doigts lents, péninsulaires,
et je tombe de leur haut
dans le vide du drap blanc
où je cherche,insecte aveugle
et affamé ton contour
de brûlante poterie !

Pablo Néruda



A l'église...

Elle était à genoux et montrait son derrière

Dans le recueillement profond de la prière.

Pour le mieux contempler j'approchai de son banc:

Sous la jupe levée il me sembla si blanc

Que dans le temple vide où nulle ombre importune

N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune,

Sans troubler sa ferveur je me fis son amant.

Elle priait toujours. Je perçus vaguement

Qu'elle bénissait Dieu dans le doux crépuscule.

Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule.


Germain Nouveau
 

  André Masson

 

Aller vers l'étoile,
Oh mes frères de demain
A la riche semence,
Des vierges à féconder.

Le Coran



Le bas-ventre est cause que l'homme est quelque peine à se prendre pour un dieu... 
Humain trop humain...

Nietzsche

 

Code amoureux de la cour de Bretagne (12éme s.)

"Le mariage n'est pas une excuse légitime contre l'amour.

Qui ne sait être secret ne peut aimer.

L'amour doit toujours augmenter ou diminuer.

Il ne dort ni ne mange, celui que passion d'amour tourmente.

L'amour a coutume de ne pas loger dans la maison de l'avarice.

La facilité de la jouissance en diminue le prix, et la difficulté l'augmente.

Le véritable amant est toujours timide.

Rien n'empêche qu'une femme soit aimée de deux hommes, ni l'inverse..."

 

Des vits et des fentes selon Shimekawa (Japon)

Conseils donnés pour posséder les femmes ou ce qu'elles doivent faire ou ne pas faire :

Pendant sa jeunesse, se retenir d'utiliser la porte de ses joyaux et vivre en vain ses mois et ses années.

Entrer dans la chambre et s'endormir avant son mari.

Traiter avec brutalité le membre de son mari.

Après la rencontre sexuelle, accomplir de façon négligente la toilette du membre de son mari.

Chaque jour, elle doit apporter toute son attention à se donner, veiller soigneusement à recevoir le membre, à la façon d'offrir son ouverture et à celle de mouvoir ses hanches.

...En ce monde flottant, il convient de considérer le charme et l'amour comme une eau qui coule du coeur. Parmi les innombrables plantes et arbres, ceux qui ont des fleurs colorées reçoivent la faveur de tous: c'est un exemple auquel il convient de se conformer afin de l'observer avec scrupule.

*
Et aussi... " Porter le feu de l'autre coté de la montagne."

 

Onguent pour rétrécir une fente trop large selon Shimekawa (17ème)

Réduire en poudre quatre mesure de rhubarbe et une mesure de panax ginseng; les placer dans un petit sac en soie grège que l'on introduira dans la porte des joyaux. La fente rétrécira sans faute.

Potion pour rendre plus grosse la tige des     merveilles  
(ceci n'est pas un spam!)

Cinq mesures d'aloès, cinq mesures d'oliban, cinq mesures de myrrhe, cinq mesures de saussurea, cinq mesures de cuscute, une mesure de fenouil, sept mesures d'amarante, quatre mesures de noyau de pêche.

Réduire ces huit ingrédients en poudre, malaxer celle-ci avec de l'eau et en pétrir des boulettes de la grosseur d'une noix. On en fera une potion en délayant une de ces granules dans du sakè. Au bout d'un mois, la tige des merveilles deviendra grosse et longue.

Autres noms du membre

Racine virile, quille, laboureur, tige secrète, ardillon, cheville, pilon, brandon, broche, instrument, béquille, axe, la tête de tortue...

Autres noms de la fente

Racine féminine, muraille, porte secrète, pendant, béance, ligne, devant de femme, article, pot, trou des merveilles, mortier, la chambre fleurie...


Les Cinq Signes de la Femme

L'Empereur Jaune dit : "Comment peut-on savoir que la femme approche de l'orgasme ?"

La Fille de Candeur lui dit :
"La femme posséde les cinq signes et les cinq désirs, et en outre, les dix manières de remuer
 le corps pendant l'acte. Voici quels sont les cinq signes.
Premièrement, elle rougit au visage; de ce moment, l'homme peut la serrer de prés, mais lentement.
Deuxièmement, ses tétins se raidissent et son nez s'humecte; l'homme peut alors introduire 
lentement son membre.
Troisièmement, sa gorge se dessèche et elle ravale sa salive; l'homme peut alors commencer 
a faire des mouvements lents.
Quatrièmement, son vagin se fait glissant; l'homme peut alors plonger son membre plus profond.
Cinquièmement, les sécrétions de son vagin dégouttent entre ses fesses; 
alors l'homme peut remuer librement."


Les Cinq Désirs de la Femme

La Fille de Candeur dit :

"Aux cinq désirs on peut juger la réaction de la femme.
Premièrement, si ses pensées vont vers l'union, sa respiration se fera irrégulière.
Deuxièmement, si son vagin désire l'union, ses narines se dilateront et sa bouche s'entrouvrira.
Troisièmement, si son essence vitale veut être activée, son corps se soulèvera et s'abaissera.
Quatrièmement, si le désir de son cœur veut être comble, le liquide qu'épanche son vagin 
mouillera ses vêtements.
Cinquièmement, si elle est sur le point d'atteindre l'orgasme, son corps s'étirera et
elle fermera les yeux."


Le Taoïste du Buffle Vert a dit :

"Si un homme change continuellement les femmes avec lesquelles il s'accouple, grand en sera 
le bienfait. Si en une nuit on peut copuler avec plus de dix femmes, c'est pour le mieux. 
Si un homme s'accouple toujours avec une seule et même femme, son essence vitale s'affaiblira graduellement et pour finir, elle ne sera plus dans l'état voulu pour procurer ses bienfaits a l'homme. En outre la femme elle-même s'amaigrira."

 

Les 6 façons de pénétrer selon Maître Tong-Hsuan

Le Maître Tong-hsuan (un balaise) a dit : Il y a six fâcons de pénétrer, et les voici.

Un, pousser la Tige de Jade vers le bas et la laisser faire son va-et-vient sur les Cordes du Luth, 
a la manière d'une scie, comme si l'on était en train d'ouvrir une huître de force, 
afin d'extraire la perle brillante.
Deux, donner contre la Ravine Doree au-dessus des veines de Jade, comme si l'on fendait 
une pierre pour en découvrir le Noyau de Jade.
Trois, laisser le Pic Vigoureux donner contre la Terrasse du Joyau, comme un pilon de fer 
qui descend dans le bol a médecine.
Quatre, laisser la Tige de Jade entrer et sortir, aller de droite a gauche, comme si l'on soudait 
du fer avec un marteau.
Cinq, laisser le Pic Vigoureux tourner en rond dans le Champ sacre et le Val Profond, comme 
un fermier qui pioche son champ a l'automne.
Six, faire se frotter l'un contre l'autre les Pics Hsuan-pou et T'ien-t'ing, deux grandes montagnes s'écroulant ensemble.


 
Les 10 manières de bouger chez la Femme

La Fille de Candeur dit :
"Les dix signes des mouvements du corps de la femme sont les suivants.
Premièrement, quand elle entoure l'homme de ses deux bras, elle laisse voir qu'elle a envie 
qu'il l'attire vers lui, et qu'il accommode son membre a sa vulve.
Deuxièmement, en tendant les jambes, elle laisse voir qu'elle a envie qu'il lui frotte 
la partie supérieure de la vulve (le clitoris).
Troisièmement, en se distendant le ventre, elle révèle qu'elle désire des coups brefs.
Quatrièmement, quand elle se met a onduler des fesses, elle laisse voir qu'elle éprouve les commencements du plaisir.
Cinquièmement, en soulevant les jambes, elle laisse voir qu'elle désire des coups 
qui pénètrent profondément.
Sixièmement, en serrant les cuisses, elle laisse voir que le vagin émet des secrétions.
Septièmement, quand elle se met a bouger puis a droite, puis a gauche, elle laisse voir 
qu'elle désire que le membre viril la pénètre de biais.
Huitièmement, quand elle soulever son buste et se colle a la poitrine de l'homme, elle laisse voir qu'elle n'est pas loin d'atteindre au comble de la volupté.
Dixièmement, le vagin qui émet un flux abondant révèle que son essence vitale s'est montrée.
 A ces signes on connaîtra que la femme est arrivée a l'orgasme."

 

Autres noms du membre dans la langue érotique française 
(sélection parmi prés de 300 recensés par Marcel Béalu)

L'anchois, l'andouillette, l'anguille, le boute-feu, le bonasse, le bâton, pastoral, d'Adam, de mariage, la bistoquette, la biroute, le braquemart, la balayette infernale, la chandelle, le cognoir, le cordon de St François, le chinois, le chichi, le doigt, du milieu, sans ongle, l'épinette, la défonceuse, le courtaud, le drôle, l'engin, l'épiphénomène, le flageolet, la flûte à moustache, la friandise, le guilleret, le marjolin, le mastoc, l'os à moelle, l'outil à faire la pauvreté, l'outil à faire de la belle joie, le passe-partout, le pommier d'Adam, le persuasif, le petit père, le pendillon, le pilon, le parceque, le paquet de mariage, la pièce du milieu, la péninsule, le pape, le petit frère, le robinet de l'âme, le radin, le redilemoi, le tant pis si je meurs, l'ustensile, le vireton, la vie du con, etc

 


 Autres noms de la fente dans la langue érotique française 
 
(sélection parmi prés de 200 recensés par Marcel Béalu)

L'atelier de Vénus, le petit coeur à échasses, l'abricot, l'anneau, l'autel velu, l'ardent, le baba, le barbu, le bénitier, la boite à ouvrage, le bijou, la braguette de peau, le bouton, la brioche, le bonbon, le chignonet, le clapotard, le chat, la conque, le coquelicot charnu, le conin, la cage, le cadran, la cicatrice, le coquillage barbu, le centre des délices, celui qui regarde par le bas, le coeur fendu, le concentrique, l'étui, l'entre-deux, l'enfilé, l'estuaire, l'échancrure, la fève, la fourrure, la frippelippe, la framboise, la fendasse, le frifri, la figue, le grobis, la gripette, le grain de café, l'humanité, le hérisson, le jardin d'amour, le joyau, la jointure, le jardin public, la lanterne, la mâchoire, la motte, le mignon, le mont fendu, le nid, l'oeillet, l'ourlet, l'oeil larmoyant, l'ouvroir, le piège, le paradis terrestre, l'oiseau-lyre, le papillon, le pertuis, le papelardinet, la prâline, le puits d'amour, le régulier, la rose, le ripelu, le rigolard, le soissonnet, la sainte table, la solution de continuité, la souris, le trou de service, la tire-lyre, la tabatière, le trougnouchet, les tendres défilés, le tabernacle, la vestibule, le zinzin, etc


Autres façons de dire " faire l'amour"
(sélection!)
bulletAccomplir son devoir conjugal
bulletAvoir une jonction
bulletAvoir des rapports
bulletAvoir une relation
bulletAllonger
bulletArranger
bulletBaiser
bulletBaisoter
bulletBaisouiller
bulletBatifoler
bulletBécoter
bulletBesogner
bulletBiter
bulletBourrer (Bonne bourre)
bulletCoïter
bulletConcevoir
bulletConnaître au sens biblique du terme
bulletConsommer
bulletCopuler
bulletCouchailler
bulletCoucher
bulletCulbuter
bulletCuleter
bulletCyberniquer 
bulletEmmener le petit au cirque
bulletEnfiler
bulletFaire crac-crac
bulletFaire des bébés
bulletFaire Golo-Golo
bulletFaire la bête à deux dos
bulletFaire l'amour
bulletFaire la chose
bulletFaire Tac tac :
bullet

Faire une partie de jambes en l'air

bulletFaire zizi-panpan
bulletFicher dedans
bulletFarcir (je vais me la farcir)
bulletForniquer
bulletFourailler
bulletFoutre
bulletGauler
bulletGrimper
bulletIncliner
bulletKiker
bulletLever
bulletLimer
bulletMettre
 
bulletMettre le diable dans l'enfer
bulletMettre le petit Jésus dans la crèche
bulletMettre le poisson dans le bocal
bulletMettre profond
bulletNiquer
bulletProcréer
bulletPénétrer
bulletPiner
bulletPratiquer le coït 
bulletPrendre
bulletPrendre à quatre pattes
bulletPrendre le café du pauvre
bulletQueuter
bulletRadada
Regarder la feuille à l'envers
bulletRiber 
bulletRouler
bulletSauter
bulletS'accoupler
bulletS’envoyer en l’air
bulletS'unir
bulletSaillir
bulletSe frotter le lard
bulletSe mélanger
bulletSe reproduire
bulletSexer
bulletSucer la pomme
bulletTirer
bulletTirer sa crampe
bulletTirer un coup
bulletTremper son biscuit
bulletTringler
bulletTrombonner
bulletTroncher 
bulletTrousser
bulletZeber (verlan)
bulletZober

...





Ce beau sein sur ma bouche,
Qu'il est pur!
Ce bouton que je touche,
Qu'il est dur!

G. Nadaud
Les dévotes beautés qui vont baissant les yeux,
Sont celles plus souvent qui chevauchent le mieux.

Piron

La saveur du premier baiser m'avait déçu comme un fruit
que l'on goûte pour la première fois. Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs.

Raymond Radiguet

L'ennui naquit un jour de l'uniformité.

La Motte-Houdar

 


Rien n'incite plus à l'amour que l'herbe douce


Un corps plus fort que le nôtre
A fait lever notre désir
On sait qu’on a rencontré l’autre
Et c’est parti pour le plaisir

C’est par les yeux qu’il est entré
C'est dans le cœur qu'il se concentre
Il a envie de se montrer
Il ressort par le bas du ventre

A.C.


 


Baise m'encor, rebaise moy et baise :

Donne m'en un de tes plus savoureux,

Donne m'en un de tes plus amoureux :

Je t'en rendray quatre plus chaud que braise.

 

Louise Labé

Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne
Duquel on ne saurait estimer la valeur ;
S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,
Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

Il n'est mal d'estomac, colique ni migraine
Qu'il ne puisse guérir, mais sur tout il a l'heur
Que contre l'accident de la pâle couleur
Il porte avecque soi la drogue souveraine.

Une dame le vit dans ma main, l'autre jour
Qui me dit que c'était un perroquet d'amour,
Et dès lors m'en offrit bon nombre de monnoie

Des autres perroquets il diffère pourtant :
Car eux fuient la cage, et lui, il l'aime tant
Qu'il n'y est jamais mis qu'il n'en pleure de joie.

Isaac de BENSERADE (1613-1691)

 "Prenez un cercle, caressez-le, 
il deviendra vicieux !

Ionesco




*


 

Mon désir, envers toi, est que nous le libérions
Ensemble, que je sois seule avec toi
Pour te faire entendre le grand cri
De mon oiseau imprégné de myrrhe.

(Papyrus Harris 500)15e av JC


A la claire fontaine m'en allant promener...

Chante rossignol chante, toi qui a le coeur gai!

Tu as le coeur à rire moi je l'ai a pleuré.

C'est de mon ami Pierre qui ne veut plus m'aimer

Pour un bouton de rose, que je lui refusai.

Je voudrais que la rose fût encore au rosier,

Et que mon ami Pierre fût encor à m'aimer.

Anonyme


Corps à corps...

Ainsi jetés l'un devers l'autre
Le lit de l'amour grand ouvert
Des doigts des lèvres délivrant
Des incendies de céréales
Des oasis des trouées d'or
Des nids dans la nuit de nos corps


Ainsi roulés de vague en vague
Parmi les planètes du sang
Dérivant à l'envers du temps
Nageurs remontant vers les sources
Nous allons naître corps à corps
De l'eau des neiges du néant


Ainsi l'un de l'autre affolés
À nous respirer nous résoudre
À nous découdre fil à fil
La nudité jusqu'à la trame.
Tu m'engloutis dans ton soleil
Je crève en toi l'œil de la mort

Jean Vasca

Une Négresse...

Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée,
Cette goinfre s'apprête à de rusés travaux :

À son ventre compare heureuses deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir.
Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s'admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l'enfant :

Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.

Mallarmé


...Ouvre tes bras pour m’enlacer :
Ouvre tes seins que je m’y pose ;
Ouvre aux fureurs de mon baiser
Ta lèvre rose !

Ouvre tes jambes ; prends mes flancs
Dans ces rondeurs blanches et lisses ;
Ouvre tes genoux tremblants…
Ouvre tes cuisses

Ouvre tout ce qu’on peut ouvrir :
Dans les chauds trésors de ton ventre
J’inonderai sans me tarir
L’abîme où j’entre.

De chambley
 

(lettre à A. De Musset)

Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.

Georges Sand 

   …Je me suis souvent assise seule à l’écart avec une âme pleine d’amour et les genoux tremblants de volupté… Je fais encore dix lieues à pied, et en me jetant le soir dans un lit d’auberge, je songe encore que le sein d’un homme adoré est le seul oreiller qui reposerait à la fois l’âme et le corps…

C’est de vous que je rêve quand je m’éveille trempée de sueur, vous que j’appelle quand la nature sublime chante des hymnes passionnés, et que l’air des montagnes entre dans mes pores par mille aiguillons de désir et d’enthousiasme.

Georges Sand 

Vois combien je t'aime:

Je frôle ton doux fruit,

Qui de plaisir se gonfle.

 

Vahé Zartarian

 


Pour plus d'agilité, pour le loyal duel,
Les témoins ont jugé qu'Elles se battraient nues.
Les causes du combat resteront inconnues ;
Les deux ont dit : Motif tout individuel.

La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ;
Le sang rougit ses seins et ses lèvres charnues.
La brune a le corps d'ambre et des formes ténues ;
Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel.

Cette haie où l'on a jeté chemise et robe,
Ce corps qui tour à tour s'avance ou se dérobe,
Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts,

Ces battements de fer, ces sifflantes caresses,
Tout paraît amuser ce jeune homme à l'oeil doux
Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.


Charles Cros


Ballade du sexe féminin

Je suis passé jadis par cette porte dérobée
Avant mon premier souffle j'ai dévalé ce toboggan d'émois
Au sortir de l'océan pourpre où mon corps menu
Accordait son battement à celui d'un cœur immense
Écoutant déjà les grondements du monde à travers les parois du ventre
Rideau de mon entrée en scène comme dérisoire comparse désemparé
Entrouve doucement tes lèvres tandis que je contemple le reste du corps
Source d'urine de sang d'eaux-mères et de petites vies braillardes
Dont le crâne apparaît cercle à cercle au milieu des élancements
Vallon vibratile défilé des sirènes fissure des fées
Oreille des nymphes atoll aux palmiers ruisselants cour des miracles
Vestibule de soie étoile noire serrure et charnière à la fois
Visage incarcéré de l'antérieur en double profil perdu
Entrouve doucement tes lèvres tandis que je caresse le reste du corps
Sillage frayage passage parage virage village mirage message
Piste fraîche sentier sous la pluie rue de la rosée
Allée des sueurs avenue des sèves jardin des humeurs
Festival de larmes gala de salives assemblée des mousses
Grappe d'éventails avalanche de plumes vivier des poulpes et des pulpes
Envers des sourires et soupirs rime et raison des mots couverts et des parfums
Entrouve doucement tes lèvres tandis que je hume et palpe le reste du corps
Prince des yeux clairs aux sommets écumeux de la palpitation
Prince des yeux fermés aux profonds flottements de la satisfaction
Prince du nombre six qu?envahit l?un septième
Resserre doucement tes lèvres tandis que je traverse l?âme entière


Michel Butor
fruit1.jpg


Elle tourne, elle est nue, elle est grave; ses flancs
Ondulent d'ombre bleue et de sueur farouche.
Dans les cheveux mouillés s'ouvre rouge la bouche
Et le regard se meurt entre les cils tremblants.

Ses doigts caressent vers des lèvres ignorées
La peau douce, la chaleur molle de ses seins.
Ses coudes étendus comme sur des coussins
Ouvrent le baiser creux des aisselles dorées.

Mais la taille, ployée à la renverse, tend
Le pur ventre, gonflé d'un souffle intermittent,
Et sous l'arachnéen tissu noir de sa robe
 

Ses bras tendres, avec des gestes assoupis,
Ses pieds froids sur les arabesques des tapis,
Cherchent l'imaginaire amant qui se dérobe ...

Pierre Louÿs





Tu es un ange de putasserie de m'écrire de si agréables
chose. je n'ai aucun mérite de te bouffer le con comme
je fais et de le lécher quand tu décharges. J'y ai grand
plaisir. Quel dommage que je ne bande pas mieux. Je
t'aurais mis quelque chose: 18 centimètre de longueur,
13 de grosseur. Représente-toi cela. 
Je bande en t'écrivant.
Ne te branle pas de trop. Pelote-toi le con, mets-toi un
doigt dans le cul, ce te sera très agréable, en attendant
que je le fasse moi-même. Je me tiens la queue en
t'écrivant. 
A bientôt le plaisir de te voir sans voile et le con tout
trempé dès le premier baiser.

Paul Léautaud

La danseuse

Des rires frénétiques, des cris de volupté, des râles extatiques, 
de longs soupirs mourants, des sanglots et des pleurs :
idolo del mio cuor, anima mia, mon ange, ma vie,
et tous les mots de ce langage étrange que l'amour délirant invente 
en ses fureurs, voilà ce qu'on entend.
l'alcôve est au pillage, le lit tremble et se plaint, le plaisir devient rage ;
ce ne sont que baisers et mouvements lascifs ; 
les bras autour des corps se crispent et se tordent, l'oeil s'allume,
 les dents s'entrechoquent et mordent, les seins bondissent convulsifs.

Théophile Gautier






Que sert-il d'user de remise?
Jeanne, voici le mois d'avril,
Çà ! que je trousse ta chemise
Jusqu'au-dessus de ton nombril.

Eh ! que penses-tu que te die
L'incomparable mélodie
Dont le rossignol nous ravit?

Il dit que tu n'es pas sage
De refuser ton pucelage
A la fureur d'un jeune vit.

François MAYNARD _ 1582-1646

J'aime les hommes, ça oui, au point même de les consommer comme certains hommes consomment les femmes.
L'apprentissage du plaisir a dû venir lentement, au fil de mes premières rencontres, je n'en ai pas gardé une mémoire précise, 
mais je me rappelle mon éblouissement le jour où j'ai découvert combien le corps masculin pouvait être sensuel!

Ce jour-là, je me suis dit que l'homme était véritablement une invention fabuleuse, que son corps avait été sculpté pour notre bien-être et notre volupté, 
et qu'il méritait décidément de figurer tout en haut du palmarès des merveilleuses révélations de la vie.../....

D'ailleurs, à partir de ce moment-là, il me semble que i'ai choisi mes amants comme on choisit un bon roman, 
en tâchant d'estimer à l'avance le plaisir qu'on pourra en retirer, en l'effeuillant l'air de rien, en le reposant, en tournant autour, 
en le convoitant de loin pour finalement y revenir, et décider si oui ou non on va se l'offrir, prendre le risque de quelques heures en sa compagnie
... ou l'oublier, pour en ouvrir un autre.

Mireille Darc (Tant que battra mon coeur)



Tu es la vigueur du soleil
Et ta sève embaume.
Elle est un ruisseau de mai sous l'aubépine,
Plus douce que la fleur du sureau.
Tu te dresses et tu es la force de la forêt!

Tes reins blessent mes mains nouées,
Tu es rude comme un chêne.
Je t'ai baisé comme un rouge-gorge dans ma main,
J'aime la tiédeur de ton corps dans ma main.

Je me rassasie de ton odeur sauvage;
Tu sens les bois et les marécages
Tu es beau comme un loup,
Tu jaillis comme un hêtre
Dont l'énergie gonfle l'écorce.
... Le nœud de tes épaules est dur sous les mains;
L'axe du monde est dans ta chair.
... Mais je louerai ton cri sauvage,
Mais je louerai ton corps qui embaume,
C'est un bois sauvage aux rudes fleurs.
Je louerai ta brutalité,
Le sanglot rauque de ta chair;

Je louerai ta sève immense
Où l'univers est en puissance.
Je louerai tes poings et comment ils se dénouent
Tout à coup quand tu retombes
Au creux d'une épaule,
Plus doux qu'un petit enfant
Et plus innocent qu'un ange.

Marie Dauguet - 1860-1942

 

C’est dans la nuit, dans son cœur, dans ses bras. Encore une fois je ne dors pas. La lumière argent coule par les stores, à l’oblique. L’été vit le jour, vit la nuit, il est sans répit.

Les nuits d'août, c’est une musique particulière, sans pareil.

Son épaule ronde roule doucement et entraîne dans un seul mouvement le reste de son corps vers le creux du lit où je ne suis plus. Il souffle doucement. Le drap a glissé dans un soupire satiné, a découvert sa peau. Des doigts invisibles ont entraîné son caleçon, des carreaux bleu et blanc par centaines, en bas de sa hanche. L’élastique mord sur le flanc de ses fesses et laisse apprécier le contraste entre cette chaire si pâle et le reste de son corps bruni par le soleil. Il reste encore des endroits à conquérir, d’un baiser, d’une caresse, des places pures, vierges


 

C’est mon cœur, le problème ; ce sont ses élans, répétés, des bouffées de moi vers toi. Une nuit, une seule, où nous avons fait l’amour, tellement bien, tellement fort. La persistance du désir se heurte à ton absence. Je souffre d’un vide de toi, où je perds pied. Je me rappelle de ta bouche, de nos lèvres, je me rappelle d’une étreinte, de cette fois où les énergies communiquaient et alors mon cœur s’arrête. Pas assez longtemps pour que j’en crève bien sûr, je ne mourrai pas pour toi. Assez longtemps pour que mon âme cogne dans mon corps comme pour s’en arracher.

Le problème, c’est l’obstination de moi à chercher toi.

DGPG

Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l'odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière

Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes 
Sont une liqueur violente

La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s'épanouit
On dirait d'un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu'au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse

Guillaume Apollinaire

 


Il y a le cri des Sabines au moment de l'enlèvement
Le chant nuptial de la Sulamite
Je suis belle mais noire
Et le hurlement de Jason
Quand il trouva la toison
Et le mortel chant du cygne quand son duvet se pressait entre les cuisses
bleuâtres de Léda
Il y a le chant de tout l'amour du monde
Il y a entre tes cuisses adorées Madeleine
La rumeur de tout l'amour comme le chant sacré de la mer bruit tout entier
dans le coquillage

*

 

Les canons membres génitaux,
Engrossent l'amoureuse terre.
Le temps est aux instincts brutaux.
Pareille à l'amour est la guerre.


Guillaume Apollinaire

 


Ma queue éclatait sous tes lèvres
Comme une prune de Juillet
La plume au vent qu'on taille en rêve
N'est pas plus folle je le sais
Que la volage aux amours brèves

Il me souvient de Félicie
Que je connu le jour de Pâques
Et dont la moniche roussie
S'ouvrait en coquille Saint-Jacques
De septembre à la fin Avril

Il me souvient de la Dona
Qui faisait l'amour en cadence
Et dont la figue distilla
Un alcool d'une violence
Mais je ne vous dit que cela.

Guillaume Apollinaire

Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l'odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière

Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente

La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s'épanouit
On dirait d'un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu'au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse

Guillaume Apollinaire


Tes mains introduiront mon beau membre asinin
Dans le sacré bordel ouvert entre tes cuisses
Et je veux l'avouer en dépit d'Avinain
Que me fait ton amour pourvu que tu jouisses

Ma bouche à tes seins blancs comme des petits suisses
Fera l'honneur abject des suçons sans venin
De ma mentule mâle en ton con féminin
Le sperme tombera comme l'or dans les sluices

O ma tendre putain tes fesse ont vaincu
De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère
L'humble rotondité sans sexe de la terre

La lune chaque mois si vaine de son cul
Et de tes yeux jaillit quand tu les voiles
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

Guillaume Apollinaire
La boulangère

Boulangère jadis qui respiriez l'amour
Peloteuse de couilles
Vous souvient-il des années et des jours
Remplis par ma gidouille

Mon jeune braquemart allait aux galions
Que recelaient vos fesses
C'était mon vit mortaise et votre cul tenon
Jointés avec adresses

Le foutre ruisselait par la boulangerie
Où vous étiez captive
Et j'eusse en vain cherché dans la rue des Martyrs
Fesses plus bandatives

Guillaume Apollinaire

Le Verger des amours

L'amazone au con mercenaire
Que je nommais Félicité
Me violant à la cavalière
N'arborait pour seul bouclier
Que le sein coupé des archères

A l'aurore au petit matin
Livrée au songe et au mensonge
Ouverte aux baisers clandestis
Sa moniche couleur d'oronge
Evoquait un cratère éteint

Ne prenez pas la Suisse assise
C'est la parole des écus
Qu'un prestidigitateur brise
Prenez-la plutôt par le cul
Tout heureuse de la surprise

A Vevey j'ai vu s'empourprer
Les joues de tes fesses confuses
Quand le carnaval diapré
Les coiffa si je ne m'abuse
D'une moustache et d'un faux-nez

On en dispute encore à Rome
Où les masques sont interdits
Rosette ô peccatum mutum
Dans le vase où rien n'est permis
Passaient les rouliers de Sodome

Ma belle enculée ma Suissesse
Ton oeillet s'est enamouré
Au souvenir de ma caresse
Mon amour sachons distinguer
L'hérésie d'avec la molesse

Automne pareil à l'automne
Te souvient-il du lit défait
Où j'ai vu s'ouvrir l'anémone
Qui fleurissait ton corps prfait
O toi que les pampres couronnent

Dans le jardin les violiers
Dégageaient cette odeur exquise
Qu'ont aussi les mots familiers
Et ton yoni [lien tantra] où le poil frise
Quand mon désir le fait briller

Adieu la valse et la matchiche
Les lorettes exténuées
Sorties de l'école des Biches
Les amoureux qu'on a tués
De leurs baisers n'étaient pas chiches

Guillaume Apollinaire

Cortège Priapique

Ce Dieu qu'on adore à Lampsaque
Il faut le tirer de l'exil
Volez au secours de Priape
Femmes en pleurs qu'il a saillies
Chastes épouses canéphores
Au con imprégné de phosphore

Mon vit mon gentil robinet
Verse-moi de ton eau divine
Mon doux concombre mon panais
Ma verge mon jean-bart ma pine
Viens-t'en me labourer l'ourlet

La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s'épanouit
On dirait d'un vieux boïard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu'au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse

Ton foutre épais c'est l'eau d'amandes
C'est la liqueur de mes vingt ans
Ejacule force tes glandes
Au point que ta queue éructant
Quatorze Juillet mes délices
S'allume un beau feu d'artice

De ton foutre je sens la force
De ton vit l'intrépidité
Brunie par l'ombre de ton torse
J'incanterai les nuits d'été
Las mon désir est sans remède
J'ai même épuisé Ganymède

Guillaume Apollinaire


 

 

Ma queue éclatait sous tes lèvres
Comme une prune de Juillet
La plume au vent qu'on taille en rêve
N'est pas plus folle je le sais
Que la volage aux amours brèves


Il me souvient de Félicie
Que je connu le jour de Pâques
Et dont la moniche roussie
S'ouvrait en coquille Saint-Jacques
De septembre à la fin Avril


Il me souvient de la dona
Qui faisait l'amour en cadence
Et dont la figue distilla
Un alcool d'une violence
Mais je ne vous dit que cela.

Guillaume Apollinaire

*

Le Verger des amours

Mirely de mes nuits d'été
Il me souvient de Léontine
Par qui mon phallus enchanté
Avant minuit chantait matines
En s'effoutant de volupté

Il me souvient de Jeanne Ysaye
Dont le cul tenait des disours
Aux oreilles de mes deux cailles
Parlez parlez parlez toujours
Nous n'en sommes qu'aux fiançailles

Il me souvient de Félicie
Que je connu le jour de Pâques
Et dont la moniche roussie
S'ouvrait en coquille Saint-Jacques
De septembre à la fin Avril

Il me souvient de Wilhelmine
Qu'un Berlinois sodomisait
Et dont la rosette violine
Etait poivrée tel un oeillet
Que perce une guêpe assassine

Il me souvient de la doña
Qui faisait l'amour en cadence
Et dont la figue distilla
Un alcool d'une violence
Mais je ne vous dit que cela

Il me souvient aussi d'Alphine
Qui faisait la chaussée d'Antin
Sa barbiche était si roussine
Qu'on eût dit un feu mal éteint
Rallumant le brandon des pines

Je me rappelle encor Germaine
Dont les revers étaient marqués
Par les perpignans de l'Urbaine
Arrêtez arrêtez cocher
Je décharge comme une reine

Mais j'ai perdu Rose et Laurence
Les belles au cul étoilé
Tuées sans doute par vengeance
Dans un petit bal de quartier
Réputé pour sa turbulence

Guillaume Apollinaire
 
Marizibill

Dans la Haute-Rue à Cologne
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous en tout mignonne
Puis buvait lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes

Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
C'était un juif il sentait l'ail
Et l'avait venant de Formose
Tirée d'un bordel de Changaï

Je connais des gens de toutes sortes
Ils n'égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs coeurs bougent comme leurs portes

Guillaume Apollinaire








Julie ou la Rose

Ah faites-moi feuille de rose
Prenez pitié en mon aveu
C'est une langue que veux
C'est mon cul que je vous propose

Mon cul s'éveille au souvenir
D'une inoublible caresse
Que m'enseigna une négresse
Dans un hôtel rue d'Aboukir*

J'avais seize ans et des torsades
La noire me jugeant à point
Régala mon cul d'un schampooing
Plus savoureux qu'une enculade

Je porte aujourd'hui les cheveux
Roulés en chignon sur la nuque
Mais j'aime encore qu'on me trouduque
Car j'ai le sphincter très nerveux

Et j'ai gardé très peu de hanches
Afin de pouvoir exhiber
Le tralala le plus bombé
Des tralalas que l'on emmanche

Et mon anus est pour le doigt
Une merveilleuse alliance
Mais tu n'es pas bègue commence
Par le baiser que tu me dois

Je sens que ta langue pénètre
Et je décharge O mon joli
Dufayel paierait cher peut-être
Pour voir ce qu'on fait dans son lit

Guillaume Apollinaire





 


LE PARANYMPHE D'UNE NYMPHE MACABRE

Tu n'es certes pas, ma très-chère,
Ce que Veuillot nomme un tendron.
Le jeu, l'amour, la bonne chère,
Bouillonnent en toi, vieux chaudron !
Tu n'es plus fraîche, ma très-chère,

Ma vieille infante ! Et cependant
Tes caravanes insensées
T'ont donné ce lustre abondant
Des choses qui sont très-usées,
Mais qui séduisent cependant.

Je ne trouve pas monotone
La verdeur de tes quarante ans ;
Je préfère tes fruits, Automne,
Aux fleurs banales du Printemps !
Non ! tu n'es jamais monotone !

Ta carcasse a des agréments
Et des grâces particulières ;
Je trouve d'étranges piments
Dans le creux de tes deux salières ;
Ta carcasse a des agréments !

Nargue des amants ridicules
Du melon et du giraumont !
Je préfère tes clavicules
A celles du roi Salomon
Et je plains ces gens ridicules !

Tes cheveux, comme un casque bleu,
Ombragent ton front de guerrière,
Qui ne pense et rougit que peu,
Et puis se sauvent par derrière
Comme les crins d'un casque bleu.

Tes yeux qui semblent de la boue,
Où scintille quelque fanal,
Ravivés au fard de ta joue,
Lancent un éclair infernal !
Tes yeux sont noirs comme la boue !

Par sa luxure et son dédain
Ta lèvre amère nous provoque ;
Cette lèvre, c'est un Eden
Qui nous attire et qui nous choque.
Quelle luxure ! et quel dédain !

Ta jambe musculeuse et sèche
Sait gravir au haut des volcans,
Et malgré la neige et la dèche
Danser les plus fougueux cancans
Ta jambe est musculeuse et sèche ;

Ta peau brûlante et sans douceur,
Comme celle des vieux gendarmes,
Ne connaît pas plus la sueur
Que ton oeil ne connaît les larmes.
( Et pourtant elle a sa douceur ! )

Baudelaire

 

Promesse d'un visage

J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
   D'où semblent couler des ténèbres ;
Tes yeux, quoique très-noirs, m'inspirent des pensers
   Qui ne sont pas du tout funèbres.

Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,
   Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent : « Si tu veux,
   Amant de la muse plastique,

Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,
   Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
   Depuis le nombril jusqu'aux fesses ;

Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
   Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
   Bistré comme la peau d'un bonze,

Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
   De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
   Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! »

Baudelaire

 



Poèmes érotiques de georges Bataille
(extraits)

Tu es l’horreur de la nuit
Je t’aime comme on râle
Tu es faible comme la mort
Je t’aime comme on délire
Tu sais que ma tête meurt
Tu es l’immensité la peur
Tu es belle comme on tue
Le coeur démesuré j’étouffe
Ton ventre est nu comme la nuit.
Je mets mon vit contre ta joue
Le bout frôle ton oreille
Lèche mes bourses lentement
Ta langue est douce comme l’eau
Ta langue est crue comme une bouchère
Elle est rouge comme un gigot
Sa pointe est un coucou criant
Mon vit sanglote de salive
Ton derrière est ma déèsse
Il s’ouvre comme ta bouche
Je l’adore comme le ciel
Je le vénère comme un feu
Je bois dans ta déchirure
J’étale tes jambes nues
Je les ouvre comme un livre
Où je lis ce qui me tue.
Ma putain
Mon coeur
Je t’aime comme on chie
Trempe ton cul dans l’orage
Entourée d’éclairs
C’est la foudre qui te baise
Un fou brame dans la nuit
Qui bande comme un cerf
Qui dévorent les chiens
La mort éjacule en sang
J’ouvre le ciel comme on ouvre la gorge
Des mourants
Je suis calme comme un taureau
Qui meugle sous la pluie
Je ne suis pas un homme
Je meugle
Je suis plus idiot que la foudre
Qui éclate de rire
Je veux faire un vacarme
Si grand
Qu’on ne s’entendra plus.
Ma folie et ma peur
Ont de grands yeux morts
La fixité de la fièvre.
Ce qui regarde dans ces yeux
Est le néant de l’univers
Mes yeux sont d’aveugles ciels
Dans mon impénétrable nuit
Est l’impossible criant
Tout s’effondre.
Bande-moi les yeux
J’aime la nuit
Mon coeur est noir
Pousse-moi dans la nuit
Tout est faux
Je souffre
Le monde sent la mort
Les oiseaux volent les yeux crevés
Tu es sombre comme un ciel noir.
Gonflée comme ma pine ma langue
Dans ta gorge d’amour rose
Ma vulve est ma boucherie
Le sang rouge lavé de foutre
Le foutre nage dans le sang
Dans mes bras mauves le parfum de pomme
Le panthéon de la bitte majestueuse
Un cul de chienne ouvert
A la sainteté de la rue
’amour chevelu de ma jambe
Un panthéon de foutre
Je dors
La bouche ouverte dans l’attente
D’une pine qui m’étrangle
D’un jet fade d’un jet gluant
L’extase qui m’encule est le marbre
De la verge maculée de sang
Pour me livrer aux vits
J’ai mis
Ma robe à fendre l’âme.
Mademoiselle mon coeur
Mise à nue dans la dentelle
La bouche parfumée
Le pipi coule de ses jambes
L’odeur maquillée de la fente
Est laissée au vent du ciel
Un nuage
Dans la tête
Se réfléchit à l’envers
Une merveilleuse étoile
Tombe
Coeur criant comme la bouche
Le coeur manque
Un lis est brûlant
Le soleil ouvre la gorge.

Bataille

 

L'âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.

Baudelaire




*






Un jour il pleuvait. Le chemin devenait glissant. Hồ Xuân Hương tomba subitement. Elle s'étalait de tout son corps, bras élevés derrière sa tête, jambes écartées. Les garçons ont ri. Elle improvisa tout de suite un distique :

 

Giơ  tay với thử trời cao thấp
Xoạc cẳng đo xem đất vắn dài

Je lève mes bras pour mesurer l'immensité du ciel
J'écarte mes jambes pour avoir celle de la terre


Xuân Diệu






*

 

Son con est sans secret, sa vulve est sans mystère,
Mais j'ai pris cette nuit, en un moment son cul.
Elle était endormie, aussi j'ai dû me taire,
Celle à qui je l'ai fait n'en a jamais rien su.

Hélas ! j'aurai piné près d'elle inaperçu,
Sans me l'asticoter et pourtant solitaire ;
J'aurais planté mon bout dans cette jeune terre,
Et sans rien demander elle aura tout reçu.

En elle, à qui Dieu fit la fesse douce et tendre,
Je suivrai mon chemin, me distrayant d'entendre
Ce bruit que dans la glaise on fait à chaque pas.

Au postère de voir ma semence fidèle
Elle dira, vidant son cul tout rempli d'elle :
"Quel est donc ce blanc d'oeuf ?" et ne comprendra pas...
Hugo




*






Je mets mon vit contre ta joue
le bout frôle ton oreille
lèche mes bourses lentement
ta langue est douce comme l'eau

ta langue est crue comme une bouchère
elle est rouge comme un gigot
sa pointe est un coucou criant,
mon vit sanglote de salive

ton derrière est ma déesse
il s'ouvre comme ta bouche
je l'adore comme le ciel
je le vénère comme un feu

je bois dans ta déchirure
j'étale tes jambes nues
je les ouvre comme un livre
où je lis ce qui me tue.





C'est en crachant sur ses limites que le plus misérable jouit.

Bataille







*




 

Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu'elle était adultère
Ce fut la Saint-Jacques la nuit
Par rendez-vous et compromis
Quand s'éteignirent les lumières
Et s'allumèrent les cri-cri
Au coin des dernières enceintes
Je touchai ses seins endormis...
Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Comme des truites effrayées
L'une moitié toute embrasée
L'autre moitié pleine de froid
Cette nuit me vit galoper
De ma plus belle chevauchée
Sur une pouliche nacrée
Sans bride et sans étriers

Frederico Garcia Lorca

 

 

Dans le lit plein ton corps se simplifie
Sexe liquide univers de liqueur
Liant des flots qui sont autant de corps
Entiers complets de la nuque aux talons
Grappe sans peau grappe-mère en travail
Grappe servile et luisante de sang
Entre les seins les cuisses et les fesses
Régentant l'ombre et creusant la chaleur
Lèvre étendue à l'horizon du lit
Sans une éponge pour happer la nuit
Et sans sommeil pour imiter la mort...

Paul Eluard

...Le clitoris en fleur, que jalousent les roses,
Aspire sous la robe, à l'invincible amant ;
Silence, vent du soir ! taisez-vous, cœurs moroses !
Un souffle a palpité sous le blanc vêtement...

La lune irrite, ô mer ! ton éternel tourment,
Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses.

Henri Cantel


Ô touffe élargie, ô beauté instable longtemps contrariée de l'évidence...

R. Char


La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.

S.Mallarmé

Sans jouissance rien ne subsiste
Sans jouissance rien ne dure, Dieu doit jouir de soi;
Sinon son essence comme l'herbe sécherait.

Angelus Silesius (XVIIème)

Louanges "Symphonie des vierges" 

"Il est très dur de résister
Au goût du fruit."

"Hildegarde de Bingen (XIIème)

L'affinité des chairs

Je ne l'entendais pas, tant je la regardais
Par sa robe entr'ouverte, au loin je me perdais,
Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles :
Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres !
Ce fut un baiser long comme une éternité
Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité
Elle se renversa, râlant sous ma caresse ;
Sa poitrine oppressée et dure de tendresse
Haletait fortement avec de longs sanglots.
Sa joie était brûlante et ses yeux demi-clos ;
Et nos bouches, et nos sens, nos soupirs se mêlèrent
Puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort,
Un cri d'amour monta, si terrible et si fort
Que des oiseaux dans l'ombre effarés s'envolèrent
Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers
Un lien nous tenait, l'affinité des chairs.

Guy de Maupassant  (1850 - 1893),


Les seins de Mnasidika

Avec soin, elle ouvrit d'une main sa tunique
et me tendit ses seins tièdes et doux,
ainsi qu'on offre à la déesse
une paire de tourterelles vivantes.

'Aime-les bien', me dit-elle; 'je les aime tant!
Ce sont des chéris, des petits enfants.
Je m'occupe d'eux quand je suis seule.
Je joue avec eux; je leur fais plaisir.

Je les lave avec du lait. Je les poudre
avec des fleurs. Mes cheveux fins qui les
essuient sont chers à leurs petits bouts.
Je les caresse en frissonnant.
Je les couche dans de la laine.

Puisque je n'aurai jamais d'enfants,
sois leur nourrisson, mon amour; et,
puisqu'ils sont si loin de ma bouche,
donne-leur des baisers de ma part.

Pierre louys


La Nuit merveilleuse 

« Je saisis l’instant, je pénètre hardiment jusqu’au fond du sanctuaire des amours : un cri étouffé m’avertit qu’elle est heureuse ; ses soupirs prolongés m’annoncent qu’elle l’est longtemps ; le mouvement précipité de ses reins dont mes doigts habiles provoquent l’agilité, ne fait que confirmer ce que ses gestes et sa voix m’ont assez indiqué : je redouble d’ardeur et d’audace : un « Ah ! fripon » prononcé en deux temps, mais de cette voix mourante du plaisir qui renaît, double mes forces, mon désir et mon courage ; nos langues s’unissent, se croisent, se collent l’une à l’autre ; nous nous suçons mutuellement ; nos âmes se confondent, se multiplient à chacun de nos baisers ; nous tombons enfin dans ce délicieux anéantissement auquel on ne peut rien comparer que lui-même »
Voilà donc notre discrète aristocrate « se repliant comme une anguille qui serait entortillée autour du plaisir, ou bien se livrant à « d’aimables morsures ». « Mouvement rapide des reins », « secousses ravissantes », « langue active qui communique le nectar des dieux », ça n’en finit plus, c’est le genre et, comme d’habitude, vite ennuyeux par trop d’abondance. Relevons quand même : « Troussée à souhait jusqu’au dessus des hanches, Mme de Terville s’était assise sur moi : le contact immédiat de ses formes rondes et potelées secondaient merveilleusement l’action énergique de l’instrument de nos plaisirs. »
(Denon?)


- Dieu que de charme ! Le plaisir suprême m’a causé une mort subite, dont tu n’as pas partagé 
les délices ; laisse donc, glorieux objet de mes vœux, que je te rende entièrement heureuse. 
L’amour ne me conserve en vie que pour me rendre maître de mourir encore ; mais pas ailleurs 
que dans ce paradis où tu me défends toujours l’entrée.
   - Ah ! mon cher ami ! Il y a là une fournaise. Comment peut ton doigt y tenir sans qu’un feu qui 
me dévore le brûle ? Ah : mon ami ! Cesse !. Serre-moi de toute ta force. Mets-toi près du tombeau ; mais n’aie garde de t’y enterrer. Tu es le maître d’y substituer tout ce que j’ai, mon cœur, mon âme. Dieux ! Elle part. Prends là dans tes lèvres et donne-moi la tienne…

Casanova

 *****

 …( Bellino :)
Comment pouvez-vous avec un esprit si éclairé vous imaginer, vous flatter, que me trouvant homme, vous cesseriez de m’aimer ? Croyez-vous qu’après votre découverte ce que vous appelez mes charmes et dont vous dîtes être devenu amoureux, disparaîtraient ? Sachez qu’ils augmenteraient peut-être de force, et que pour lors votre feu devenu brutal adopterait tous les moyens que votre esprit amoureux inventerait pour se calmer. Vous parviendriez à vous persuader de pouvoir me métamorphoser en femme, ou vous figurant de pouvoir devenir femme vous-même, vous voudriez que je vous traitasse comme telle. Votre raison séduite par votre passion ferait des sophismes sans nombre. Vous diriez que votre amour pour moi, homme, est plus raisonnable qu’il ne le serait si j’étais fille, car vous vous aviseriez de trouver sa source dans la plus pure amitié ; et vous ne manqueriez pas de m’alléguer des exemples de pareilles extravagances. Vous parviendriez enfin à me menacer de la mort, si je vous défendais de pénétrer dans un temple inviolable, dont la porte ne fut faite par la sage nature que pour être ouverte qu’en sortant. Ce serait une horrible profanation qui ne pourrait se faire qu’avec mon consentement, et que vous me trouveriez plutôt prêt à mourir qu’à vous le donner… A peine couché, je tressaillis le voyant venir à moi. Je le serre contre mon sein, je le vois animé par le même transport. L’exorde de notre dialogue fut un déluge de baisers qui se confondirent. Ses bras furent les premiers à descendre de mon dos jusqu’aux reins, je pousse les miens encore plus bas, et pour tout éclaircissement je me trouve heureux, je le sens, je le ressens, je suis convaincu de l’être, j’ai raison, on me le fait, je ne peux pas en douter, je ne me soucie pas de savoir comment, je crains si je parle de ne plus l’être, ou de l’être comme je n’aurais pas voulu l’être, et je me livre en corps et en âme, à la joie qui inondait toute mon existence, et que je voyais partagée…
Deux minutes s’étaient à peine écoulées que sans rompre notre éloquent silence nous travaillâmes d’accord à nous entreprendre des nouvelles assurances de la réalité de notre bonheur mutuel : Bellino, à m’en assurer à chaque quart d’heure par les plus doux gémissements ; moi ne voulant jamais parvenir de nouveau au bout de ma carrière. Je fus tout ma vie dominé par la peur que mon coursier récalcitre à la recommencer, et cette économie ne me parut jamais pénible, car le plaisir visible que je donnais composait toujours les quatre cinquièmes du mien. Par cette raison, la nature doit abhorrer la vieillesse qui peut bien se procurer du plaisir, mais jamais en donner. La jeunesse l’esquive : c’est son redoutable ennemi, qui la séquestre enfin, triste et faible, difforme hideuse, et toujours trop tôt.
Bellino, premier à rompre le silence, me demanda si je l’avais trouvé bien amoureuse.
- Amoureuse ? Tu conviens donc d’être femme…




...j'ai commencé à la (Sophie) chatouiller, elle mit dehors son minois, que j'ai couvert de baisers, 
et je me suis servi des droits de père pour voir entièrement comme elle était faites partout, 
et pour applaudir à tout ce qu'elle avait, qui était encore très vert. Pauline me vit lui faire 
toutes ces caresses sans me supposer l'ombre de malice, mais elle se trompait. 
Si elle n'avait pas été là la charmante Sophie aurait dû éteindre d'une façon ou d'une autre 
le feu que ses petits charmes avaient allumé dans son papa.


Casanova (Histoire de ma vie)

 

Femme avec laquelle j'ai vécu
Femme avec laquelle je vis
Femme avec laquelle je vivrai
Toujours la même
Il te faut un manteau rouge
Des gants rouges un masque rouge
Et des bas noirs
Des raisons des preuves
De te voir toute nue
Nudité pure ô  parure parée

Seins ô mon coeur


Paul Eluard







Usée

Usée elle comme un vieux sou
Que pour porter bonheur l'on troue
Pour distinguer face de pile
Il convient de n'être pas soûl

Pile, fesses endolories
Par le dur pilon des amants
Face, avers d'un envers charmant
Qui semble buisson ou praire,

Dans un êève où tu figurais
Entre une ruche d'écolières
Aux cheveux en nattes tressés.
La châtaine ainsi que la brune

Non contentes d'une bougie
Cherchaient à prendre en leurs filets
Un lycéen couleur de lune
Qui enseignerait à chacune

L'art d'agacer le chat perché
Dans la niche où il s'est caché.

Raymond Radiguet


Triolets fantaisistes

Sidonie a plus d'un amant,
C'est une chose bien connue
Qu'elle avoue, elle, fièrement.
Sidonie a plus d'un amant
Parce que, pour elle, être nue
Est son plus charmant vêtement.
C'est une chose bien connue,
Sidonie a plus d'un amant.

Elle en prend à ses cheveux blonds
Comme, à sa toile, l'araignée
Prend les mouches et les frelons.
Elle en prend à ses cheveux blonds.
Vers sa prunelle ensoleillée
Ils volent, pauvres papillons.
Comme, à sa toile, l'araignée
Elle en prend à ses cheveux blonds.

Elle en attrape avec les dents
Quand le rire entr'ouvre sa bouche
Et dévore les imprudents.
Elle en attrape avec les dents.
Sa bouche, quand elle se couche,
Reste rose et ses dents dedans.
Quand le rire entr'ouvre sa bouche
Elle en attrape avec les dents.

Elle les mène par le nez,
Comme fait, dit-on, le crotale
Des oiseaux qu'il a fascinés.
Elle les mène par le nez.
Quand dans une moue elle étale
Sa langue à leurs yeux étonnés,
Comme fait, dit-on, le crotale
Elle les mène par le nez.

Sidonie a plus d'un amant,
Qu'on le lui reproche ou l'en loue
Elle s'en moque également.
Sidonie a plus d'un amant.
Aussi, jusqu'à ce qu'on la cloue
Au sapin de l'enterrement,
Qu'on le lui reproche ou l'en loue,
Sidoine aura plus d'un amant.

Charles Cros
O femme!

...Pendant que je me tords sur mon axe viril
Comme Saint Laurent  sur son gril :
- O femme! Qui dira la foule involontaire
Des pucelles qu'on fait moisir?
Qui dira les doigts blancs dont l'effort solitaire
Gratte l'écorce du plaisir?

Clitoris sans amour des vierges par devoir,
Muqueuses en rut, coeurs en peine,
C'est pour vous que j'agite et que je fais pleuvoir
Ce qui vous manque et qui me gêne.
...Car j'ai votre idéal, si vous avez le mien!
Venez. Prenez : c'est votre bien...

... J'ai la liqueur et vous le vase...
Vous tendez votre coupe à mes deux échanssons.
Moi généreux et vous avide :
Fête longue et vins chauds! A nos santés versons
Mon trop plein dans votre trop vide !

*
Rythme bien ton ardente caresse
Au gré de mon balancements,
O mon âme... Lentement,
Prolongeons l'instant d'ivresse.

Là... Vite! Plus longtemps !
Je fonds ! Attends,
Oui, je t'adore...
Va ! va ! va !
Encore.
Ha !


Sire de Chambley

 

 

MYSTICIS UMBRACULIS


Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste
Et nu, sous sa chemise, après un soupir triste
Il s'arrêta, levant au nombril la batiste.


Et son ventre sembla de la neige où serait,
Cependant qu'un rayon redore la forêt,
Tombé du nid moussu d'un gai chardonneret.

Mallarmé
 

L'actrice qu'on vint à choisir
Pour le beau rôle d'Andromède
Passait pour prendre son plaisir
Par où l'on prend plutôt remède.


C'est pourquoi l'on dit que, rêvant
De nous fournir double carrière,
Elle est Andromède en avant
Et "Persée" aussi par-derrière.


****

Vulve blonde

Bien qu’elle ait une peau très brune, et que son cul
Soit énorme, et que sa lourde mamelle tombe,
Elle épate en blason déchiré sur l’écu
Un grand con d’or triangulaire qui surplombe.
 
Dans les cuisses de chair reluisante, la fleur
Délicate, se creuse avec des airs de rose.
Une odeur de printemps et de grande chaleur
Y perle, avec la jouissance qui l’arrose.
 
Le soleil, dispersé par des reflets errants,
Circule, à travers les buissons exubérants
Qui mitrent de métal fragile le stigmate ;
 
Le clitoris attend les ongles adorés
Et sous l’ombre des doigts qui zèbre la chair mate
S’ouvre la rose blonde entre les poils dorés.
 

Pierre Louÿs


Egon Schiele

La veuve noire

Le deuil c’est bien beau 
Mais il y a l’envie
Devant le tombeau
On pense à la vie

La dame est en noir
Sans lui qu’elle est belle
J’aimerais la voir
Blanche et naturelle

Rien que sa pâleur
Emouvante et fraîche
Son corps prometteur
Et sa peau de pêche

Lâché le mouchoir 
La culotte blanche
Et le voile noir
Glissent sur ses hanches

Le noir que voila
Niché dans la chair
N’était jusque là
Que pour l’être cher

Son derrière rond
Fait la connaissance
Des mains du second
Pour la renaissance

Les pleurs ont séché 
Le rose est venu
Sur la peau léchée
De la veuve nue

Sa bouche menue
Doit faire un effort
Le nouveau venu
Plus fort que le mort

Le rouge et le noir
Se sont consolés
Aux coups de boutoir
Les larmes ont coulé

Toute cette ardeur
Ne peut pas mourir
Qu’importe le cœur
Devant le plaisir

Reste après les pleurs
Pour tout exutoire
Le parfum de sueur
De la veuve noire

André Cayrel


Les seins de la veuve 
Superbement blancs
Soulignent le noir
Ostensiblement

O seins dissimulés
Des veuves esseulées
O seins désespérés
Ensemble dressés

Pour sortir de la nuit
Censurés frémissants
Ils souhaitent en secret 
Toucher un remplaçant

Seront-ils resucés
Par le ressuscité
Ou sur sable au soleil
Par un simple immortel

Kayreland


*

Les souvenirs

Combien j'ai douce souvenance
De nos amours, ô ma Clémence,
Ces jours à jamais effacés,
J'y pense,
Où sont nos coïts insensés
Passés !

Te souvient-il lorsque ma pine,
Luxurieuse et libertine,
Entre tes lèvres se glissant,
Coquine
Tu me suçais en rougissant
Souvent ?

Dis-moi, te souvient-il encore
De ces caresses que j'adore :
Ma langue avide en frémissant
Dévore
Ton clitoris rose et dardant
Son gland.

Te souvient-il du tour agile
De notre tête-bêche habile,
Quand ma langue, du cul au con,

Docile,
Répondait à ton postillon
Mignon ?

Te souvient-il de ta soeur Luce
Qui me branlottait le prépuce,
Tandis que toi, tu lui mettais
En puce
Ta langue au con et lui faisais
Minet ?

Oh ! qui nous rendra nos foutries,
Nos jouissances, nos orgies ?
Oh ! qui nous rendra ces amours
Jolies
Qui doraient nos nuits et nos jours
Toujours !

?



dans l’église
regarder ceux des saintes
en pensant aux siens
...


Seins
Gorges ceintes
Saintes gorges
Seins gorgés de sucre d'orge
Seins gonflés qui se rengorgent
Saints louant les soutien gorges
Derniers remparts de la chair
Sanctuaire de prosélytes
Dont nuls ne s’échappent
Prison des frissons
Refuge et maintien pour la forme
Masques sans yeux pour sourds-muets intarissables
Instruments interdits pour musiques interdites
Fruits sains de nos ultimes illusions
Les premières gouttes de lait goutterons ici
Car là vit la source
Le secret y trouve asile même révélé
 Exposées vulnérables
Ces formes jamais définitives
Sont gardées comme dans une armoire 
Remplie de cotons et de voiles
Embaumées d’odeurs de femmes
Toute la sphéricité du monde
Concentrée dans ces creusets
Indubitable réalité matérielle
Et miroirs fantasmatiques
Qu'elles exhibent à la manière des médailles
Mais de celles qu'on méritent 
Pour tous tendres doux apaisants
Et toujours sensiblement différents
Aperçus entre deux boutons déjà trop serrés 
Dans un soutien encore adolescent
Poitrine virginale déjà développée
Respirant la santé et le désir
Parlant de printemps
Ou nus cachés derrière un pull bleu en cachemire 
Ou un T-shirt presque transparent
Tremblants légèrement
 Pointés vers un ciel orageux 
Vers des mains invisibles
 On les devine si bien qu'on les voit
Qu'on les touche de loin
Et quand ce n'est plus l'été
Si cachés si enclos si enfouis
Qu’il faut du courage ou de l’imagination
On devine des frissons on devine des envie
 On ne comprend pas
Figure de prouesse fendant les regards
On s’écarte d’eux avec douceur
Comme on le fait pour des somnambules
Ils sont la réalité éternelle et enviée
De nos différences
Certains sont pleins de vie et de douleur
D’autres pleins de larmes et de passion
Sautillants malléables imprévus
Rarement domestiqués ou siliclonés
Car ils perdraient leur nature même
L’ombre de loin la plus profonde
Se trouve au cœur des décolletés
Elle marque la frontière avec elles
Parfois un micro sillon noir
Lu avec les yeux les unit
La blancheur de certains éblouit
 Eclairés de l’intérieur comme des lucioles
La nuit avec la lune ils se voient de loin
Ils tombent aussi avec aisance
Quand elles se penchent pour ramasser
D’autres fruits tombés à terre
Soupirants entre-eux dans une trouble émotion
Surtout s’ils sont honnêtes
Se soulevant et s'attirant aux très aimants 
Ils s’amollissent comme la cire
Aux heures ardentes du soleil
Mais rien n’est plus sincère que ceux des baigneuses
Quand ils frémissent leurs rondeurs s’arrondissent
Quand la réalité les dépasse ils redeviennent eux-mêmes
Neutres et indifférents apaisant même les plus durs
Célestes et primordiaux
Leur raison première est l’émotion
Leur seconde l'opposition
L'ultime l'union
Provoquant l’étonnement émerveillé
Des garçons mais surtout des fillettes
Certains si petits bonzaïs ne grandiront jamais
Concentrant toute la féminité du monde
Ils garderont pour toujours leur adolescence
Et la naturalité palpitante de la jeunesse
Idéale fermeté immatérielle imaginée jusqu’au délire
Toujours en apesanteur
Partagés et multiples
Pièces détachées de toute pudeur débordante
Démonstration de l’évidence et de l’éclat de l’éphémère
Sublimation du volume et de l’intervalle parfait
Proéminents à l’abordage mais sans rancœur
Nous ne les verrons plus quand nous serons morts
Les squelettes n’en ont pas
Il ne faut donc jamais baisser les yeux devant eux 
Même s’ils semblent inaccessibles et brûlants
Sinon on rend gorge
Et tout au bout
On devient flou
(Oufl!)

 

sous sa blouse
ses petits seins silencieux
censurés par la soie

Chuutttt

André Cayrel
 

Il y a des muses plus réelles

que la vie 

des froissements

plus doux que le réel

des débordements

si peu virtuels

des messages caresses 

aussi vraies 

que les battements de corps et de cœur

des claviers en forme de fesses
des souris en forme de con

des désirs qui naissent et prennent vie
sur les claviers azerty

des creux qui plissent

et des duvets

où glissent

les senteurs et les liqueurs

du calice jusqu'au lit

André Cayrel




***




Phantasmes

Délit ma belle
Avec ton corps
Avant l’appel
Du lit de mort

Abandonnant
La chair trop pure
Pour des élans
Contre-nature

Je sais mon sort
Même sans crime
Pas de remord
Ni de victime

Juste une entorse
Aux platitudes
Passage en force
Et turpitudes

Se découvrir
Sous le supplice
Nouveau plaisir
Nouveau calice

Tu n’en veux pas
Mais tu demandes
Parle plus bas
Que je t'entende

Ne dis pas non
Je te devine
Ange et démon
je te domine

Tu voulais tout
Mais dans tes rêves
Allons au bout
Que je t’achève

Tu l’as osé
Dans tes fantasmes
Mourir brisée
Et dans un spasme

Tout est fini
Tu te retournes
Tu me souris
Et tu me damnes


          André Cayrel

 


L'anneau solaire
est l'anus
instant de ton corps à dix huit ans 
auquel rien d'aussi aveuglant
ne peut être comparé à l'exception du soleil,
bien que l'anus soit la nuit.

Georges Bataille

*

Elle colla sa bouche fraîche à la mienne.
Je fus dans un état d'intolérable joie.
Quand sa langue lécha la mienne, ce fut si beau que j'aurais voulu
ne plus vivre.
 

*

La transgression n'est pas la négation de l'interdit,
mais elle le dépasse et le complète.
Bataille (l'Erotisme)


Mademoiselle mon cœur 

Mise à nue dans la dentelle 
la bouche parfumée 
le pipi coule de ses jambes

L’odeur maquillée de la fente
est laissée au vent du ciel 

un nuage 
dans la tête 
se réfléchit à l’envers
une merveilleuse étoile 
tombe 
cœur criant comme la bouche 

le cœur manque 
un lis est brûlant 
le soleil ouvre la gorge.

Georges Bataille

Bouge doucement, ne bouge pas du tout, mais tiens-moi,
Profond, immobile, profond en toi, pendant que glisse le temps,
Comme glisse la rivière au-delà des nénuphars,
Et que fusionnent et disparaissent les moments voleurs
En notre chair mortelle et éternelle.

Kenneth Rexroth
 

Outre le désir de faire son semblable, qui les attirent naturellement au coït, les parties de l'homme et de la femme qui sont destinées à la génération ont été douées d'une chatouilleuse, délectable et mutuelle démangeaison pour les exciter à cette action, sans quoi il aurait été impossible à l'homme, cet animal divin né pour la contemplation des choses célestes, de se joindre à la femme. Pourrait-il s'y résoudre, s'il considérait qu'il lui faut loger ce membre qu'il chérit tant à un doigt prés d'un si puant retrait qu'est l'anus ?

Mairiceau (1668)

On ne voit pas en quoi l'érotisme pourrait être nuisible pour l'entourage, ou menaçant pour les institutions, sa pratique n'ayant pour objet que de retirer la quintessence des joies de l'amour et de les faire partager. En cela, elle se définit comme un comportement altruiste;

La Motte-Houdar

 


post1159
 


Mes baisers sont légers comme ces éphémères

Qui caressent le soir les grands lacs transparents

Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières

 Comme des chariots ou des socs déchirants;

Baudelaire

 

...ils (Emile et Sophie) sont dans le plus charmant délire qu'aient jamais éprouvé des âmes humaines. Leurs privations même ajoutent à leur bonheur, et les honorent à leurs propres yeux de leurs sacrifices. Hommes sensuels ! corps sans âmes, ils connaîtront un jour vos plaisirs, et regretteront toute leur vie l'heureux temps où ils ce sont refusés !

Rousseau

En me levant en hâte, je saisis une main qu'elle me tendait, et j'y appliquai deux baisers brûlants, au second desquels je sentis cette charmante main se pressait un peu contre mes lèvres. De mes jours je n'eus un si doux moment : mais l'occasion que j'avais perdue ne revint plus, et nos jeunes amours en restèrent là.

Rousseau (Les confessions)



Des moyens pour s'aider lors de relation sexuelle
(vu sur le net!)

-Appliquer un sac chaud ou froid sur la région pelvienne avant et après une relation sexuelle. Certains patients obtiennent un soulagement efficace en prenant un bain chaud avant et/ou après la relation afin de soulager la douleur.

-Expérimenter différentes positions. Soyez créatifs. Il n’y a pas de « façon correcte » de faire l’amour - les possibilités sont nombreuses. Certaines femmes souffrant de CI décrivent la position du missionnaire comme étant la position la plus inconfortable. Surtout, prenez votre temps. Des gestes brusques et vigoureux causent davantage de douleurs pendant et après l’acte sexuel que de tendres caresses et des mouvements empreints de douceur. Cependant, lentement ne veut pas dire longtemps. Certains patients souffrant de CI témoignent que le fait de réduire le temps accordé à l’activité sexuelle peut diminuer les effets indésirables et douloureux.

-Expérimenter des alternatives à la pénétration et faites de cela une partie de votre rituel sexuel. Il y a beaucoup plus à apprécier que la simple pénétration. De doux massages, des caresses, la masturbation mutuelle et les pratiques bucco-génitales peuvent être très satisfaisants.

-Familiarisez-vous à l’usage d’un vibromasseur. Certains patients affirment que les vibrations contribuent à réduire les sensations de douleur et leur permet d’atteindre plus rapidement l’orgasme tout en diminuant les risques d’irritations.

-Expérimenter l’érotisme. L’érotisme prend différentes formes de nos jours et si les films érotiques ne sont pas de votre genre, essayer la lecture en prose ou des poèmes érotiques, dont vous pouvez vous faire la lecture à haute voix. Ce moyen peut devenir une façon de communiquer vos besoins sexuels. Essayer d’écrire des poèmes amoureux, l’un pour l’autre, et dissimulez-les dans des endroits discrets propices à être découverts par l’être cher....

Liens sensuels
 
Erotica curiosa Dépendants sexuels anonymes Erotic flowers 400 culs (Blog) Jean Claude Claeys
    éro épigrammes   facettes de la petite mort