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- Volume 13 -

Les conteuses du XVIIIe siècle

 

Mme de gomez

Jean de Calais dans Les Journées amusantes. Première édition 1722. (Conte non repris dans Le Cabinet des fées).

 

Mme Levesque

Le Prince des Aigues-Marines ; Le Prince invisible.. Première édition 1722. (Repris au tome 24 du  Cabinet des fées).

 

Mlle de Lussan

Les Veillées de Thessalie. Première édition 1731. (Repris au tome 27 du Cabinet des fées).

 

mmes dreuillet et lemarchand

Nouveaux Contes allégoriques. Première édition 1735. Contient  : « Le Phénix » (conte non repris dans Le Cabinet des fées) ; « Boca ou La Vertu récompensée ». (Repris au tome 18 du Cabinet des fées).

 

Mme de Lintot

Trois Nouveaux Contes de fées. Première édition 1735. Contient « Timandre et Bleuette », « Le Prince Sincer », « Tendrebrun et Constance ». (Repris au tome 32 du Cabinet des fées).

 

mme de Lassay

Nouveaux Contes de fées. Première édition 1738. Contient : « La Princesse des plaisirs ou L’Origine des boucles d’oreilles » ; « La Princesse des Myrtes » ; « La Princesse Carillon ». (Contes non repris dans le Cabinet des fées).

 

Mme Fagnan

Minet bleu et Louvette. Première édition 1750. Repris au tome 35 du Cabinet des fées.

 

Mlle Falques

Contes du sérail. Première édition 1753. Contient « Cutchuc ou Le Géant puni » ; « Dubourlour ou La Bonne Lionne » ; « Histoire de Fazlillah, d’Ebuh-Hassen ». Aucun de ces contes n’a été repris dans Le Cabinet des fées.

 

Éditeurs :

– Jean-Claude Decourt, chargé de recherches au CNRS, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon.

– Nadine Decourt, maître de conférences à l’université Lyon 2.

Raymonde Robert, professeur émérite à l’Université Nancy 2.

Au XVIIIe siècle, et malgré les apparences, on compte plus de femmes auteurs de contes de fées que pendant la dernière décennie du XVIIe siècle, lors du démarrage de la mode. Si leurs contes sont moins connus que ceux de leurs homologues de la période précédente, le fait tient à l’invasion de tout le champ littéraire par les contes orientaux et par les contes parodiques.

             Comme leurs devancières, ces conteuses appartiennent à la bourgeoisie, grande ou petite, et parfois à la grande noblesse, mais elles ne semblent pas avoir été aussi fortement influencées par la vie des salons du temps. Deux caractéristiques marquent leurs contes et rendent leurs textes parfaitement originaux par rapport à la production du « Cercle des conteuses » du XVIIe siècle.

– Quand ces femmes s’inspirent du folklore, elles mettent en œuvre des contes types ou des motifs populaires qui, pour certains n’avaient jamais été traités par leurs devancières. Ce qui prouve que le phénomène de contact entre culture mondaine et culture populaire ne se limite pas aux dernières années du XVIIe siècle et que l’imprégnation des esprits par les contes du peuple est un phénomène profond.

            – Mais c’est surtout par la richesse de leur imagination que ces conteuses méritent d’attirer l’attention car elles inaugurent une pratique délirante du conte merveilleux. Le fait tient probablement à une sorte de libération des règles des bienséances et à un désintérêt pour la traditionnelle galanterie et ses usages strictement codés. Ce qui aboutit à un foisonnement de situations et de métamorphoses plus étonnantes – et plus intéressantes du point de vue psychanalytique – les unes que les autres : hommes et femmes centaures enlevant leurs victimes, personnages dotés d’un seul pied, ou privés de tête mais ayant un œil dans une main et une oreille dans l’autre, princesses donnant leur chemise ou transformées en écrevisse, en miniature, etc. Certaines obsessions envahissent les contes, voyeurisme, exhibitionnisme, castration, androgynie, etc.

             Dans certains de ces textes, l’humour et la mise à distance ajoutent un charme non négligeable à cette manipulation du merveilleux et annoncent ce qui se passera sur le mode licencieux dans les contes parodiques.