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- Volume 12 -

Caylus

 

Caylus, Contes (tomes 24 et 25 du Cabinet des Fées de 1785).

Éditeur : Julie Boch, Maître de Conférences à l’Université de Reims

Le comte de Caylus (1692-1765) est plus connu pour ses travaux d’archéologue (il est l’auteur d’un monumental Recueil d’antiquités) et d’amateur d’art (membre de l’Académie des beaux-arts, il écrivit de nombreux mémoires sur des questions esthétiques ainsi que des vies d’artistes) que pour son œuvre d’auteur badin, pourtant abondante et variée puisqu’elle comprend aussi bien des romans poissards que des récits merveilleux. Des Féeries nouvelles aux Contes orientaux, des Cinq contes de fées à Cadichon et Jeannette, publiés dans les années 1740, Caylus s’est essayé à tous les genres, celui du conte oriental comme celui du conte de fées, leur donnant tantôt une tournure parodique, tantôt reprenant à son compte la tradition du genre pour la respecter.

Revenant aux sources du conte moral illustré par Fénelon, Caylus se glisse aisément dans le moule du genre, dont il illustre un certain nombre de règles et de codes, concernant la typologie des héros, les décors, le style et les intrigues. Cependant, tirant parti des virtualités inventives du genre, il en fait évoluer la structure, y implique davantage le lecteur, en développe la portée morale et imagine des intrigues inédites. Cette volonté de repenser le genre du conte de fées trouve une autre application dans l’usage de la parodie, de l’ironie et du burlesque, ou prend la forme d’une critique politique et morale. Caylus louvoie donc en permanence entre parodie des canons du genre et imitation de ceux-ci. Le volume qui lui sera consacré donnera l’intégralité de son œuvre féerique, et montrera la diversité de ses sources d’inspiration, de la tradition française aux légendes musulmanes, en passant par la fantaisie propre de l’auteur lui-même.