Info chemin de St Jacques
Dernière mise à jour : 2003 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Statistiques: Voir le site de St jean pied de port! Crédencials tamponnées par le
service Accueil à St Guilhem = 2000: 132; 2001: 237; 2002: 229;
*Année Jacquaire en 2004; les prochaines: 2010; 2021; 2027; 2032 A Compostelle la proportion est de 80% à pied, 20% en vélo (VTT et route); moins de vélos en France.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dégradation du chemin (Extrait
de la revue "Chemins" Association des Amis de Saint Jacques de
Compostelle en Aquitaine)
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Extraits d'un commentaire sur un forum consacré à St jacques de Compostelle (Fermé depuis):
De plus en plus
de monde sur le chemin.......et toujours des groupes avec fourgons et
voitures qui bloquent des mois à l'avance la moitié de la capacité
des gîtes...
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Temoignage de l’abbé IHIDOY de NAVARRENX (publié dans le BOURDON) Le BOURDON a voulu aujourd’ hui donner la parole à un prêtre, l’abbé Sébastien IHIDOY, curé de Navarrenx. il représente , pour beaucoup de ceux qui ont cheminé sur le chemin de Saint-Jacques venant du Puy, l’âme du Chemin. Nous sommes heureux de lui ouvrir nos colonnes. On m’a proposé d’écrire un petit mot sur l’accueil .Je le fais volontiers en pensant à tous les visages que j’ai rencontrés et qui m’ont apporté plus que je n’ai pu leur donner. En arrivant à Navarrenx en 1981 , je ne savais pas que la Providence m’avait placé sur le Chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins se sont ,d’abord, présentés au compte-gouttes.Je les ai reçus , simplement comme je le fais pour les paroissiens. L’accueil n’est-il pas un devoir sacré pour tout un chacun ? Et quand on a de la place comment refuser d’ouvrir la porte à des gens qui ont fait 30 kilomètres à pied ,sac au dos , par tous les temps ? J’ai perçu d’emblée la richesse qu’ils portaient en eux , la quête humaine ,parfois spirituelle qu’ils exprimaient. Le nombre a augmenté d’année en année pour atteindre les chiffres que l’on sait. Nous sommes devant un véritable phénomène de société : des hommes , des femmes , des jeunes , des anciens , de tous pays : Hollandais , Suisses , Belges , Allemands , Autrichiens , quelques Américains , des Français bien sûr, faisant route dans la même direction, à l’instar des siècles lointains , en quête d’une Etoile donnant un sens à leur vie. Il me serait agréable ici de brosser quelques portraits-types de pèlerins Mais cela m’amènerait trop loin. Je me contente de les mentionner. Il y a l’ancien qui a accompli tout un parcours familial et professionnel et qui veut rendre grâce pour tous les bienfaits reçus. Parfois il a une grâce à demander pour un de ses enfants ou petits-enfants. Il y a le jeune adulte engagé "jusqu’ au cou" dans la vie professionnelle , souvent cadre, débordé de travail et de voyages d’affaires , bousculé dans sa vie familiales , et qui part avec cette question : N’y a t-il pas moyen de trouver une vie plus humaine ? Il y a le jeune qui vient d’achever ses études et qui prend de la distance avant d’aborder la vie active Il y a l’artiste, soit de musique, soit de peinture , soit de sculpture, qui va à la recherche de lui-même comme d’une inspiration dans les profondeurs et au-delà de soi. il y a le médecin, le pharmacien, le professeur, l’architecte , qui veulent regarder les besoins de l’homme d’aujourd’hui’hui , au-delà de leur pratique quotidienne. Il en est bien d’autres au milieu , ouvriers , fonctionnaires, qui veulent repenser leur vie. Il y a enfin le chômeur et celui qui a du mal à se situer dans la société actuelle, sans compter les jeunes couples qui testent, sur le Chemin , la solidité de leurs amour. Bref, ce sont toutes les facettes de notre société qui se reflètent sur le Chemin comme dans un miroir grossissant. Alors je vous le demande : comment ne pas accueillir ? Comment ne pas être à l’écoute ? Comment ne pas partager leurs questions et leur quête ? Comment ne pas être leur partenaire et leur complice ? Le peu de temps qu’on leur donne est sublime. Derrière chaque visage , il y a quelque chose d’unique à recevoir. Je disais qu’accueillir est un devoir C’est bien plus , une chance , un privilège. Ici ,je ne vais pas éluder la question : Ne faut-il pas distinguer les vrais pèlerins et les faux pèlerins ? A cette question je réponds d’abord , par une autre : Qui peut juger ? C’est vrai que les motivations des uns et des autres sont extrêmement variées On trouve des pèlerins guidés par l’Etoile de la foi et qui vont, comme François d’Assise , chantant le vent, la pluie et le soleil Ils ont la liberté intérieure .Leur souffle balaye nos pesanteurs. On trouve, également,
de nombreux pèlerins en quête d’une vie plus humaine . C’est peut-être
la motivation la plus commune. J’admire l’authenticité de leur
recherche. Et dire que Dieu , en Jésus-Christ, a pris le chemin de
l’homme pour nous rejoindre !! Il en est dont on se
demande s’ils sont vagabonds ou pèlerins . Ils sont rares . Mais , même
s’ils le sont (vagabonds) pourquoi poser sur eux un regard condamnateur
et excluant ? Personnellement je leur fais confiance et je les encourage
à faire le Chemin sérieusement avec toutes les exigences qui s’y
rattachent. On y rencontre des générosité admirables. un peu de stabilité , nous n’avons pas de travail. un peu d’équilibre , nous avons du mal à gérer notre vie" Il y avait là un autre couple plus ancien, un pasteur protestant et sa femme , médecin . Nos regards se sont croisés , non sans émotion , et celui du pasteur me disait : "Voilà les vrais pèlerins. Je voudrais tellement qu’on cesse déjuger les bons et les mauvais pèlerins. Ce n’est pas de la naïveté ? C’est du réalisme. Permettons à chacun , en faisant le Chemin, de faire son chemin. Les associations qui parrainent ont un grand rôle à jouer pour informer et situer chacun dans sa démarche ainsi que pour canaliser le mouvement .Leur action, à mon sens , doit se porter sur une responsabilisation des futurs pèlerins , les aider à s’accomplir dans la démarche qu’ils entreprennent , et leur expliquer que Si le Chemin va beaucoup leur donner, eux aussi , sur ce Chemin , ont des devoirs. Mais nous sommes dans une société éclatée. Il faudra , par les temps qui courent, accueillir largement ceux qui échappent à nos structures habituelles et à nos schémas de pensée. J’émets un dernier souhait : Le passage des pèlerins est une richesse, sur le plan humain ,culturel et spirituel .Tout le monde devrait en profiter . Je souhaite qu’au-delà de ceux qui sont préposés à l’accueil , il y ait un échange entre la population locale et ceux qui passent. Je vois l’ébauche d’une société plus humaine et plus fraternelle à l’aube du 3 ème millénaire. Permettez que je termine par une évocation Biblique : "Abraham est assis à l’entrée de sa tente, sous le chêne de Mambré, au plus chaud du jour. Trois visiteurs s’approchent . Abraham les accueille à la mode orientale , c’est à dire royalement. A travers ces étrangers , il a l’intuition d’accueillir Dieu. Il ne se trompe pas .La fécondité lui est promise et donnée , celle " d’un peuple aussi nombreux que les étoiles du ciel". Aujourd’hui , des pèlerins sur le Chemin de Saint-Jacques , passent parmi nous . Ne manquons pas le rendez vous. Leur rencontre est source de fécondité pour tous. (page publiée dans le Bourdon )
|